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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 10:20

Un agent recruté par le service le plus secret de la planète, un décalage (Age, éducation, style) entre son principal complice et lui, puis une intrigue qui débouche sur service secret d'élite contre méchant à l'échelle planétaire: qu'est-ce qui différencierait Kingsman d'une fusion entre MenInBlack et n'importe quel James Bond de consommation courante? Eh bien beaucoup de choses, tant de qualités même qu'on ne va pas les énumérer ici, ce serait stérile. D'autant que le film a eu un succès bien mérité, de par son esprit, sa construction, et l'atmosphère généralisée... Plus qu'un gigantesque défouloir, plus qu'une brillante parodie, c'est aussi une manière très Britannique de célébrer le passé, tout en l'envoyant aux orties, soit la quadrature du cercle pour un film d'action, un terme auquel je répugne souvent tant il me semble idiot d'en faire un genre: le film, ça bouge, non?

Un jeune délinquant dont le père a fait partie d'un service ultra-secret d'espions, Kingsman, est recruté par eux afin de faire partie de la brochette de remplaçants probables d'un agent mort en mission; Gary surnommé Eggsy (Taron Egerton), est le plus inattendu des candidats, car il ne vient ni d'Oxford, ni de Cambridge, ni d'une famille "posh", et bien sur il va être parmi les meilleurs, ce qui va lui permettre de participer à la lutte de Kingsman contre Richmond Valentine (Samuel L. Jackson), le très excentrique milliardaire préoccupé d'environnement, qui envisage de massacrer les 99/100e de la population... Donc faire ses classes, convaincre des supérieurs exigeants, acquérir un minimum d'éducation pour devenir un gentleman, et bien sur sauver la planète en prime, ce n'est donc pas une mince affaire...

Le film ne ressemble pas à un produit de grande consommation, bon ou mauvais peu importe pour une seule et bonne raison: il est absolument imprévisible. Rien, ou peu de choses, se déroulent comme on les attendrait, et il n'est pas rare que Kingsman déborde joyeusement du cadre si souvent rassurant de ce genre de film. On se doute que Iron man a une vie échevelée, mais peut-on l'imaginer sauver le monde en quatrième vitesse parce qu'une princesse lui a promis une faveur sexuelle à laquelle il va d'ailleurs avoir droit? Peut-on imaginer, dans le cadre policé d'un James Bond, une séance d'église qui dégénère en un massacre ultra-graphique, dont aucun détail ne nous est épargné, tout en restant une chorégraphie de la violence? Comme le Britannique qu'il est, Matthew Vaughn sait conserver une distance salutaire vis-à-vis du genre, tout en y sacrifiant avec bonheur, et avec en guise de cerises sur le gâteau, rien moins que Colin Firth, impeccable bien sur, et Michael Caine. Michael Caine!! Je passe sur la performance impeccable de Samuel Jackson (Le méchant qui zozotte, et qui est obsédé par les films à l'ancienne, et qui réussit à avoir une certaine consistance), je passe aussi sur une apparition de Mark Hamill soi-même, je passe aussi sur une trace de mauvais goût des effets spéciaux inspirés du pire film au monde, Matrix, pour saluer ce qui est une réussite, dont on espère qu'elle ne va pas être déclinée en suites: ça ne sert à rien.

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Published by François Massarelli - dans Matthew Vaughn