Ceci est le quatrième film parlant de Douglas Fairbanks, et la dernière de ses propres productions... Durant les premières années du règne du parlant, il a cherché une nouvelle voie, tant il était devenu impossible de retrouver la grande liberté et l'échelle impressionnante de ses grands films d'aventures avec la technique encombrante du cinéma sonore. Mr Robinson Crusoe fait partie, aux côtés du semi-documentaire Around the world with Douglas Fairbanks de Victor Fleming de ces expérimentations. Il raconte l'histoire d'un homme (Jamais nommé, appelons-le donc Doug...) qui fait un pari insensé alors qu'il est sur un yacht longeant les côtes d'une île paradisiaque: il parie q'il pourra y recréer une vie de confort, sans rien avoir apporté avec lui à la base. Il va, bien sur, y faire preuve d'ingéniosité, rencontrer un "Vendredi", mais aussi une "Samedi", une jeune femme locale (Maria Alba) qui s'est enfuie afin d'éviter un mariage arrangé, et qui va tomber amoureuse de lui. Il va aussi rencontrer des "canniales", en fait une farce faite par ceux avec lesquels il a parié, mais aussi son acariâtre belle-famille...
On est perplexe, devant un film certes sympathique et original, mais qui part du principe que Douglas Fairbanks est le grand sorcier blanc omnipotent, capable d'apprendre aux indigènes comment vivre dans leurs îles. On a beau ici rappeler que les cannibales dans les îles des mers du sud sont essentiellement un mythe raciste, ce qui est un progrès, on est embarrassé de voir ce grand acteur du muet parler tout seul en commentant chaque action, et le film fait vraiment miteux comparé aux chefs d'oeuvre passés. D'autant que chacune des aventures qu'il vivait représentait auparavant pour le personnage un enjeu, un saut dans le vide. Ici, rien, rien que l'ennui distillé en 70 minutes par un film qui réussit à être 10 fois trop long! ...Sa seule prouesse.