Décidément, on mensure mal aujourd'hui la part de l'Europe dans a création de la science-fiction. J'ai déjà évoqué l'étonnant (Oui hilarant) Himmelskibet, de Holger-Madsen, sorti en 1918, qui envoyait des utopistes sur Mars. Voici un autre film Danois particulièrement bien conservé, et tourné par August Blom, mieux connu pour son spectaculaire long métrage de 1913, Atlantis... La fin du monde évoque donc une histoire bourgeoise qui croise l'inéluctable approche d'une comète destructrice sur notre planète. Un spéculateur réussit à persuader la presse de ne pas divulguer les informations les plus alarmantes, afin d'accumuler une fortune en revendant des actions au moment opportun, avec l'intention pour le moment de l'impact de se réfugier dans des souterrains qu'il a fait aménager près de son domicile. Dans cette histoire sombre, seuls seront épargnés les rares humains ayant décidé de se tenir à l'écart de tout compromis, de toute jalousie, de tout mal et de tout vice...
Bien sur, c'est moralisateur, mais ça a le bon gout de ne l'être que par l'image. Blom n'abuse pas de l'intertitre, et joue avec conviction sur le suspense, d'autant plus évident qu'à l'écran l'approche de la comète est documentée de minute en minute. Les effets sont mesurés, bien rendus, et on a un cataclysme, ma foi, tout à fait acceptable. Et la critique naïve mais violente de la spéculation est bienvenue.