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27 avril 2016 3 27 /04 /avril /2016 18:04
Bullitt (Peter Yates, 1968)

En pleine vague néo-noir, ce film tombe à pic pour nous rappeler un certain nombre de vérités hautement cinématographiques:

1: Steve McQueen est cool. Quelle que soit sa situation sociale dans un film ce type massacre la concurrence, pourtant regardez Peter Vaughn en sale fonctionnaire de la justice arriviste et mal embouché, il fait des efforts extraordinaires, mais non, seul McQueen sera visible sur l'écran. Il joue Bullitt, un officier de police consacré à une affaire boueuse de témoin à protéger qui n'est peut-être pas celui qu'on croit... Et bien sur, il est constamment sur la frontière entre le légal et le bizarre, avec ses propres méthodes. Et il conduit extrêmement bien une petite voiture, ce qui parfois est très utile.

2: Une bonne poursuite en voiture, c'est spectaculaire, surtout quand on met le paquet. Ici, une bobine entière de ce film est consacrée à ce sport dangereux mais jouissif quand c'est fait à hauteur d'humain qui n'est pas forcément accro aux sucres, contrairement aux films contemporains inspirés de jeux vidéos...

3: San Francisco est la plus belle ville du monde dans les films. Je le dis tout le temps, Vertigo, Greed, Zodiac... Bullitt est un modèle du genre, avec l'impression de ne jamais perdre de vue la topographie très particulière de cette ville mythique.

4: il y a quelque chose d'excitant avec ces films de la fin des années 60, du début des années 70, qui intègrent tant de nouvelles techniques en osant l'alliance de tous les contraires. Zooms, plans-séquences, mélange de points de vue, la musique superbe de Lalo schifrin, dont Yates a le bon goût de ne pas abuser (Ainsi, la poursuite en voiture est-elle privée d'accompagnement, ce qui la rend encore plus hypnotique. Mais le clou, et là on revient à San Francisco, c'est que le metteur en scène a tourné son film en décors naturels, aussi bien les appartements, les rues, l'aéroport... On a le sentiment d'une caméra insinuée dans la matière, d'un point de vue sur la vraie vie de ces vraies gens qu'on croise. Et c'est prenant...

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Published by François Massarelli - dans Steve McQueen