Jerry Larrabee (Richard Barthelmess), un gangster redoutable (Quand il sort une cigarette, tous ses yes-men sortent un briquet), est très amoureux d'Alice (Betty Compson) et c'est chez cette dernière qu'il va se faire pincer, dénoncé par un rival jaloux. En prison, il commence par faire le grand numéro du gangster irréductible, avant de changer d'optique et de travailler son talent caché: la musique... Grâce à la bienveillance du gardien-chef, et la patience d'Alice qui a su se mettre en retrait, il en vient assez rapidement à une situation inédite, avec des émissions de radio qui lui sont consacrées depuis la prison. Sa libération pour bonne conduite apparaît comme inéluctable. Mais qu'arrivera-t-il une fois dehors?
Ceci est l'un des films qui ont valu à Lloyd son premier oscar pour la réalisation (L'autre, contemporain, était Divine lady), et on comprend, au moins, que le film n'ait pas eu l'Oscar du meilleur film! D'un autre coté, cette année-là, c'est un film encore pire qui a obtenu le hochet tant convoité, Broadway melody de Harry Beaumont. Car Weary River est un musical mais pas seulement: c'est pour un tiers un film de gangsters muet, pour un tiers un film de gangsters parlant, et pour le dernier tiers, le plus inintéressant du reste, une collection de moments musicaux qui mettent en valeur Barthelmess comme s'il était le nouveau Mozart. Mais le plus intéressant est que Lloyd se soit refusé à se contenter de lacer la caméra devant la scène pour les moments parlants, et ait privilégié un vrai découpage et des vrais mouvements de caméra. C'est paradoxal venant de quelqu'un qui s'est essentiellement formé dans les années 10, et n'a pas énormément évolué depuis...