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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 09:35

Pour aborder la carrière de celle qu'on a surnommée "La tragédienne de l'écran", ce film n'est peut-être pas le meilleur moyen... L'intrigue, la réalisation et le style global devaient probablement apparaître un peu surannés dès la sortie de cette solide et parfois indigeste pièce montée en 1923. On ne peut rien y faire: Frank Lloyd était un réalisateur compétent, pas un imaginatif, ni un révolutionnaire...

L'intrigue est compliquée, du moins si on se fie au prologue, qui précède donc l'entrée en scène de la star: Lors de la St Barthélémy, le comte de La Roche (Courtenay Foote), l'un des exécutants de Catherine de Medicis (C'est encore Josephine Crowell qui s'y colle comme dans Intolerance, et décidément le rôle lui sied!), paie sa dette à un Huguenot en lui laissant, ainsi qu'à sa fiancée, la vie sauve. L'homme est Rupert de Vrieac (Conway Tearle) et en échange pour cette faveur, doit se mettre au service de De La Roche, ainsi que de sa famille. Et parmi les membres de sa famille, bien sur, il y a une soeur, Yoeland (Norma Talmadge), qui ne va pas tarder à tomber amoureuse du ténébreux Protestant... Lors d'une visite à une cousine, qui va former l'essentiel de l'intrigue du film, elle exige d'être accompagné par lui afin qu'il la protège, et ils vont tous deux être confrontés à la bestialité de l'infâme Duc de Tours (Wallace Beery), un pourceau lâche, aviné, aux mains baladeuses, fourbes, et dont on devine en plus qu'il a certainement mauvaise haleine...

Prenat appui sur l'histoire de France, Lloyd se garde de nommer les camps autrement que par leur affiliation politique, allant finalement plus loin que Griffith dans la volonté de mettre le religieux à l'écart des guerres de religion! Mais son prologue, s'il multiplie parfois les personnages, a au moins le bon goût de ne pas trop déteindre sur l'histoire, car une fois Rupert au service des De La Roche, on ne se concentre plus que sur une intrigue mélodramatique à souhait, qui va permettre à Norma Talmadge d'utiliser son talent, centré une fois de plus sur sa capacité à utiliser son visage pour transmettre passion et émotions... Quoique, on peut quand même faire la fine bouche; D'une part elle n'est pas aidée par les autres acteurs, à commencer par Conway Tearle qui est infect. Wallace Beery est fidèle à lui-même, et on sait hélas par les souvenirs publiés de son épouse Gloria Swanson, que le rôle de violeur aviné qui lui échoit ici n'est pas un rôle de composition. Il est du coup un villain tout à fait solide... Sinon tous les autres jouent un peu à l'ancienne, sans se préoccuper de subtilité. Le metteur en scène b'a pas non plus un don phénoménal pour la composition, et si le film se laisse voir sans trop d'ennui, c'est quand même une déception, pour un film tourné la même année que Souls for sale, Safety last... Ou Greed.

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Published by François Massarelli - dans Frank Lloyd Muet 1923