Le même jour, Samuel "Kid" Boots (Eddie Cantor) se fait virer pour maladresse extrême de son travail chez un tailleur, se fait un ennemi mortel en la personne d'une grande brute (Malcolm Waite), et rencontre la femme de sa vie, Clara (Bow). tant qu'à faire, il va aussi faire une autre rencontre déterminante, celle de Tom (Lawrence Gray), un professeur de golf empêtré dans un mariage avec une intrigante (Natalie Kingston) qui cherche, quant à elle, à s'échapper de son divorce. Suite à un certain nombre de quiproquos, Kid Boots devient le témoin de Tom, et ce trois jours avant que le divorce ne soit finalisé. Et tout ce petit monde se retrouve dans la même station balnéaire. Il va donc, y avoir du sport...
Ceci est le premier film de Eddie Cantor, star chez Ziegfeld, et dont la popularité grandissante coïncide avec l'avènement des studios. La Paramount, en lui offrant un "véhicule" taillé sur mesure (A la base de ce film, figure une pièce où l'acteur avait triomphé), pose du même coup les jalons de ce qui va bientôt devenir la façon de traiter le burlesque à la MGM, la Fox ou la Paramount: choix d'un réalisateur, des acteurs, lieux de l'action, tout passe par le studio; une gestion efficace de la comédie, qui fait certes du bon boulot, mais qui tranche avec l'artisanat tel que le pratiquaient tous les spécialistes du genre: Keaton, Chaplin, Lloyd et Langdon en tête. Bref, aurait pu dire Churchill, la comédie est un art trop important pour la confier à des néophytes... Non que ce film soit mauvais, loin de là. Mais il reste mécanique, et parfois on voit les ficelles. Et Eddie Cantor fait de son mieux, difficile dans les meilleurs moments de ne pas penser aux modèles prestigieux qu'il s'est choisi... Pour ce qui est de Clara Bow, qui était encore à l'essai, elle apporte à son rôle de flapper dynamique toute sa connaissance du type, et ses scènes avec Cantor, bien que peu nombreuses hélas, valent le détour. Si certaines scènes recyclent de façon voyante, notamment une scène de massage avec contorsionniste qui renvoie directement à The cure de Chaplin (Sauf que cette fois, c'est Cantor, c'est à dire le héros, qui est le contorsioniste), il y a une atmosphère générale de représentation du sport, qui fera des petits: Run girl run, de Alf Goulding chez Sennett, College de Buster Keaton, ou encore de nombreux courts métrages des années 20 ou 30... Ce n'est donc peut-être pas la comédie de la décennie, mais ça se laisse voir sans déplaisir.