L'un des plus fameux films de Capra pré-It happened one night, le serait-il tout autant si Jean Harlow n'y interprétait pas un rôle de garce? Au passage, toute comparaison entre la même Harlow en 1931 chez Wellman (The public enemy) et chez Browning (The iron man) permet de constater soit que la dame apprend très vite, soit que Capra était un fabuleux directeur d'acteurs! Car elle est ici excellente de bout en bout...
Donc, dans une rédaction si typique d'un film du début des années 30, la star des reporters Stewart "Stew" Smith (Robert Williams) se voit confier une mission importante: récolter des informations sur le dernier scandale de la très respectable famille Schuyler. Une fois arrivé chez eux, ils essaient de faire jouer leur atout principal, la séduction de la petite dernière, Annd (Jean Harlow) mais le plumitif intraitable ne fera rien pour leur faire plaisir, et le journal publiera bien les informations. Seulement, il revient à la charge et séduit Anne... et le couple convle en juste noces lors d'un mariage éclair! Deuxième scandale, mais pas seulement pour les Schuyler: la jeune collègue de Stew, sa meilleure amie Gallagher (Loretta Young) le prend particulièrement mal... Mais l'arrivée de l'électron libre Stew chez les Schuyler va prooquer quelques tempêtes cocasses.
Evacuons de suite ce qui dérange le plus: Robert Williams. Il joue ici un rôle assez proche du style de journalistes que pouvait jouer Lee Tracy, qui généralement n'en faisait qu'à sa tête, et le fait de plonger ce zozo chez les Schuyler tendrait presque à nous les rendre sympathiques! Avec Stew, on est bien loin des Deeds et des Smith, dont la candeur serait un bon vecteur pour s'attirer la sympathie du public. D'ailleurs, il est intéressant de constater un certain nombre des ingrédients qui feront justement le succès de Deeds: une presse aux aguets, une famille bourgeoise sous investigation, des personnages manipulateurs, et un éléphant dans un magasin de porcelaine...
Le film est plus qu'un brouillon, d'abord parce qu'il anticipe joyeusement, sans jamais céder la place au drame (Contrairement aux films plus baroques que sont Ladies of leisure, Forbidden, ou The miracle woman), sur l'oeuvre future de Capra et sur ses thèmes de prédilection. Le scénario dû pour une large part à l'ami Robert Riskin fait la part belle aux dialogues qui font mouche, et il est construit sur une progression limpide et étanche. Et le metteur en scène a su choisir son rythme avec une assurance rare, en se ménageant des petites haltes comiques ou même absurde qui font toujours respirer le film...enfin, le film, deux ou trois ans avant, anticipe aussi sur tout un style dont Capra sera brièvement un maître, temps d'un film mémorable, It happened one night: la screwball comedy.