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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 15:27

C'est beaucoup plus au producteur Dore Shchary, l'homme qui monte à la MGM à la fin des années 50, qu'à Wellman qu'il convient d'attribuer ce film. Le metteur en scène pour sa part a souvent rappelé qu'il avait été engagé pour son efficacité, mais que les films "à message" n'étaient définitivement pas pour lui. Ce qui peut faire sourire, de la part de l'auteur de Star witness, Wild boys of the road, ou The Ox-Bow incident! Mais un coup d'oeil à ce curieux film, nous permettra de comprendre exactement ce que voulait dire Wellman. Ce dernier pouvait au moins se vanter d'avoir accompli son travail en trois semaines, établissant un record. 

Dore Schary souhaitait faire évoluer le studio, et quitter la sphère des spectacles délirants et hauts en couleurs des musicals de la firme, en développant une production plus centrée sur le citoyen moyen et ses problèmes. Ainsi, nous avons ici une intrigue qui pourrait presque, si ce n'était un détail, être dépourvue d'enjeu comme d'intérêt: six jours de la vie d'une famille dans une petite banlieue modeste de Los Angeles, un couple avec un jeune ado, qui s'apprête à accueillir un nouveau-né, c'est imminent. Joe Smith (James Whitmore), le père, travaille dans une usine aéronautique, et le fils a commencé à travailler lui aussi: tous les matins, il distribue les journaux dans son quartier. Les fins de mois sont difficiles, et le moral tient à peu près la route, mais Joe a des angoisses, liées à l'arrivée du bébé. Et si la mère ne tenait pas le choc? Mais tous es soirs pendant une semaine, vers 20h30, une voix s'invite à la radio. Elle se présente comme la voix de dieu, et va bientôt bouleverser les habitudes de toutes et tous. Dans le monde entier...

Ce qui relie ce film a l'oeuvre de Welman, c'est un mélange de naturalisme et de retenue assez habituel chez lui: on ne verra jamais, par exemple, le moment de "la voix", ce sera à chaque fois relayé, soit par un bulletin radio, soit par un personnage. Le premier à le faire est Joe lui-même... Mais l'univers de cette petite banlieue, la vie de tous les jours, le travail à l'usine et la routine journalière sont dépeints avec un réalisme tranquille, une précision et un oeil particulièrement avisé. On appréciera quelques scènes dans lesquelles Wellman a mis beaucoup de lui-même, notamment une séquence qui voit le fils et la mère entendre le départ de Joe, qui s'énerve après sa voiture tous les matins de la même façon. Avec une précision diabolique, le fils mime en même temps que les bruits le départ de son père! Maintenant, bien sur, le film est généreux, mais il est noyé, sous les bons sentiments d'une part, et sous une dose excessive de religion d'autre part. Un commentateur a beau dire à la fin du film (car en effet, c'est bien la voix de dieu, ce n'est jamais mis en doute du reste) "toute l'humanité, quelque soient les religions, les couleurs, etc...) le type de religion dont il s'agit ici est quand même bien protestant, bien blanc, bien Anglo-saxon.

Bref, curiosité.

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Published by François Massarelli - dans William Wellman Le coin du bizarre