Une compagnie propose à ses clients de répondre à leur place, de passer des messages, et une de ses standardistes, Ella, a pris l'habitude de rendre des services à ses clients parce qu'elle est bonne comme le pain (comme on dit): elle tombe amoureuse de l'un d'entre eux... Et ça tombe mal parce que la police soupçonne (à tort) que le service est une couverture pour un réseau de prostitution... Pendant ce temps, un escroc tente de se servir de la compagnie pour faire passer des paris illégaux...
Bells are ringing est la réunion de la MGM et de l'immense succès de Broadway de Judy Holliday, dont les chansons avaient été écrites par Comden et Green. plus encore: c'est la toute dernière collaboration musicale de Minnelli avec Arthur Freed pour la MGM!! Et le résultat est...
...Sympathique.
Judy Holliday est l'héroïne, donc, et elle est particulièrement atypique. A la fois douée pour un comique verbal et farfelu, ponctué de gestes incohérents en apparence mais qui à chaque fois sont motivés par ses émotions, elle est constamment intuitive. Je ne sais pas si son style était si approprié pour travailler avec un metteur en scène aussi porté sur le contrôle de ses films que Minnelli... L'actrice fait partie de ces météores, ces artistes partis trop tôt parce qu'ils se sont détruits, parce qu'ils étaient malades, ou qu'ils étaient incorrigibles dans leurs associations. Holliday, pour sa part, était malade (Un cancer, dont elle souffrait déjà lors du tournage de ce film semble-t-il), se détruisait (L'héroïne, la cocaïne, et tout un tas d'autres saletés), et le faisait en compagnie d'un incorrigible junkie, Gerry Mulligan, qui d'ailleurs joue dans ce film.
...Il est amusant.
Elle aussi, parfois, parce qu'elle a quand même tendance à prendre toute la place.
Comden and Green, on ne les présente bien sur plus: d'ailleurs ici, il y a des chansons monumentales, comme The party's over. Ou Just in time, interprétée par Judy Holliday avec Dean Martin.
...Il est saoul.
Tout le temps, et ça se voit.
Et pour finir, on se fait la réflexion: Minnelli, c'est The bandwagon, The pirate, Lust for life, The bad and the beautiful... et Gigi: Oscar du meilleur film en 1958. Au milieu de cette galerie prestigieuse, cet étrange petit film si différent, à la loufoquerie parfaitement assumée (ah, la chanson consacrée au name-dropping!) fait figure de vilain petit canard, ce qui finalement n'est pas si mal!