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8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 08:50

Eh oui, car il fait bien parfois rappeler que Peter Weir est Australien, et qu'il a fait ses classes de réalisateur à la télévision et dans les bureaux de studios locaux qui se battaient désespérément non seulement pour maintenir une industrie cinématographique locale, mais aussi pour l'imposer à l'extérieur. Bon, avec Picnic at Hanging Rock ou même The last wave, Weir a par la suite beaucoup contribué à faire connaître le cinéma Australien... Mais ses débuts, le plus souvent avec des sujets courts, sont intrigants. Pour commencer, avec ce film qui est sa première participation à un long métrage, aussi fauché soit-il, on trouvera des éléments de ce qui deviendra sa thématique de base, en même temps qu'une certaine ironie qui se manifeste probablement à cause des limites imposées par la censure, ou tout simplement par les codes moraux en vigueur. Three to go, film collectif, examinait l'Australie au tournant d'une décennie, alors que les coups de boutoirs des médias, de la mode, mais aussi de l'atmosphère explosive héritée des années 60, menaçait de se manifester dans l'autre monde qu'est le continent Australien, drapé jusqu'à présent dans un conservatisme de bon aloi. Les deux autres segments ont été tournés par d'autres réalisateurs, et les trois films sont désormais disponibles indépendamment les uns des autres.

Michael présente, dans une Australie obsédée par les changements dans la jeunesse, la vie de Michael (Matthew Burton), un jeune fils de bonne famille tenté de rejoindre Grahame (Grahame Bond) et ses amis, des jeunes aux cheveux longs et aux vies de bohème, mais se heurte à ses propres parents, ainsi qu'à ses propres codes...

Le film commence par un montage très finement fait de situations qui mettent en valeur le contexte, et il est très surprenant d'y voir en ouverture une révolution façon Cuba, sanglante et violente, qui s'avère être un film interprété par Grahame et ses copains, que Michael a vu. D'autres images nous montrent des panels d'adultes qui tentent de comprendre le phénomène des nouveaux jeunes, des manifestations anti-Vietnam, et une parodie d'un micro-trottoir mené par un journaliste tout droit sorti des années 50, entouré de jeunes ironiques aux cheveux longs... Michael va se heurter à ses parents, à la société toute entière, mais il n'ira pas au bout de sa tentative de liberté: "la drogue", comme on dit, va l'en empêcher, parce qu'il se sent assez mal lorsque son ami Grahame fait passer une cigarette qui rend nigaud. C'est gentil, c'est naïf, mais cette limite (Qui a probablement été imposée à Weir, lui même assez bohème à cette époque) n'empêche pas une vraie échappée vers de nouveaux horizons, et des images marquées par le contraste: entre Michael et ses amis, mais aussi entre jeunes et adultes, et enfin, dans de réjouissantes images probablement tournées en contrebande, entre les cheveux longs et les uniformes ridicules de quelques troufions. Je sais, c'est facile, mais je n'y résiste pas, que voulez-vous: on ne se refait pas.

Bref, on l'aura compris, aussi anecdotique soit-il, ce film nous promène déjà un peu dans l'univers de ce cinéaste fasciné par les chemins de traverse. Ce qui n'allait pas cesser de se manifester jusqu'à The Way back.

Youtube:

https://www.youtube.com/watch?v=MZEMwLERdIs

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Published by François Massarelli - dans Peter Weir Australie