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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 18:26

Ce qui est sans doute le troisième film interprété par Chaplin à la Keystone, après Making a living et Kid auto races at Venice est un film de l'actrice Mabel Normand: une excellente occasion de rappeler l'importance de celle qui, non contente d'être la star féminine numéro un du studio de Mack Sennett, avait aussi pris en charge la réalisation de certains de ses films. Plus que Henry Lehrman, metteur en scène des deux premiers, c'est finalement à elle qu'on doit la vraie apparition du personnage de Chaplin, même si il ne faut pas se leurrer: elle lui a certainement attribué un rôle, mais la gestuelle, l'incroyable contrôle, et cette vie intérieure trahie par le moindre mouvement de canne, c'est du Charles Chaplin à 100%! De là à faire comme tous les premiers historiens du cinéma, qui ont directement imputé à Chaplin seul la création de tous ces films de jeunesse, il y a un pas qu'on ne peut pas franchir... La preuve en images.

D'ailleurs, dans Mabel's strange predicament, Chaplin est la valeur ajoutée: il est un client saoul dans un hôtel, qui vient ajouter un grain de sel rigolo dans la routine d'un lieu de villégiature qui se transforme aisément en une mine d'embarras. Mabel est, avec son chien, cliente de l'hôtel; elle y reçoit (en tout bien tout honneur) son petit ami, et elle a des voisins qui sont un vieux couple dot l'épouse ressemble à une définition vivante du mot "irascible". Suite à un incident, Mabel et son chien se retrouvent coincées dans le couloir, la jeune femme étant en déshabillé... Elle se réfugie dans la chambre d'en face, sous le lit en attendant d'y voir plus clair. Mais le voisin revient, suivi par son petit ami à elle, puis l'épouse... et enfin Chaplin, toujours aussi saoul.

Dans cette usine de saucisses filmiques qu'était la compagnie de Sennett, Mabel Normand est celle qui la première a ralenti l'action, afin de donner corps aux personnages, mais aussi afin de laisser son charme mutin agir... Cette situation ne serait pas aussi embarrassante si Mabel Normand n'était pas une jeune et jolie demoiselle, bien sur. Mais que de chemin parcouru entre les films tournés-montés improvisés dans la rue (Kid auto races) et ce petit mélodrame rigolo de la non-infidélité...

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin