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21 mai 2017 7 21 /05 /mai /2017 11:58

Le dernier des films d'Alice Guy sélectionnés sur le coffret Early Women Filmmakers est le moins connu: il s'agit d'un petit mélodrame dans lequel une fois de plus elle montre l'importance des actions de la femme sur le destin d'un homme, et la façon dont mine de rien, elle peut lui apporter le salut. On se réjouirait totalement si ce film ne possédait pas un défaut embarrassant, un de ces tics dont on aimerait qu'il se contente d'être le reflet d'une époque. Hélas, les vieux relents ont la peau dure...

Un jeune homme se rend chez ses parents et a la surprise d'y découvrir une jeune femme. Son père l'a recueillie, et en a été nommé le tuteur. Une fois passée la surprise, elle l'indiffère, alors qu'elle-même tombe instantanément amoureuse. Mais il est préoccupé par autre chose: il est en effet dépendant du jeu... Et ses dettes deviennent ingérables, il prend donc une décision, celle de voler de l'argent à ses parents. Mais après une nuit durant laquelle sa mauvaise conscience le tourmente, il prend la décision de confesser son crime... Mais la jeune femme est passée par là et a "réparé" son erreur...

Trois commentaires: d'une part, si comme d'habitude Guy repose sur des "tableaux", des plans qui contiennent essentiellement l'étendue d'une séquence, elle se rattrape sur la profondeur de champ et l'utilisation de l'espace pour montrer plusieurs niveaux narratifs, avec une certaine réussite. Ensuite, elle s'amuse à mettre en scène un cauchemar, qui certes aurait été plus exubérant chez Méliès ou Porter, mais il est sobre et bienvenu. Enfin, hélas, toujours ce vieux démon: il y a un usurier, c'est un salopard, il est laid comme un pou, il est joué comme un démon, et il s'appelle Jacob Stein. C'est antisémite. C'est dégueulasse, et il n'y avait aucune excuse valable en 1912, tout comme il n'y en aurait aucune aujourd'hui.

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Published by François Massarelli - dans Muet Alice Guy