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2 mai 2017 2 02 /05 /mai /2017 15:08

En choisissant de situer son film au tout début de l'histoire de la démocratie Américaine, Frank Borzage transporte sa thématique favorite, celle de l'amour qui transcende tout, sur un terrain politique, où on ne l'attend vraiment pas. Non que le metteur en scène soit hostile à la politique, bien sur, certains de ses films l'ont vu mettre en valeur des choix personnels évidents, à l'époque de la montée des périls: Little man, what now?, No greater glory, Three comrades ou bien sur The mortal storm étaient, chacun à sa façon, des films engagés. Mais l'engagement ici, ma foi, ne s'impose pas outre mesure, il n'y a plus d'urgence absolue comme il pouvait y en avoir une à l'aube de la guerre.

car le film se passe entre 1785 et 1804, essentiellement: Dolley Paine (Ginger Rogers), fille d'un révolutionnaire quaker qui a retrouvé la foi après une bataille, va devoir se marier selon le voeu de son père à un autre quaker. elle ne le souhaite pas, mais finit par aprécier son mari. Hélas, il meurt des suites de la fièvre jaune. Devenue veuve, elle tient une pension de famille à la capitale, Philadelphie, dans laquelle viennent vivre des membres du congrès. Parmi eux, deux futurs poids lourds de la politique, qui seront l'un et l'autre candidats à la présidentielle: Aaron Burr (David Niven), un ambitieux persuadé de son destin, et James Madison (Burgess Meredith), un pragmatique doux et effacé. L'un et l'autre seront amoureux d ela même femme. Un seul aura sa main, et un seul sera président...

Ginger Rogers chez Borzage, évidemment, ça fait bizarre... mais c'est encore plus étrange de la voir en dame du début du XIXe siècle: que ce soit par son jeu, sa personnalité, ses vêtements, rien ne nous convainc. et si le film, Borzage oblige, se situe bien au niveau des sentiments, c'est encombré d'une comparaison balourde et symbolique entre Dolley, la muse des politiques, et le destin présidentiel... Bien sur, le film a au moins l'avantage de nous amener à revivre une période rarement utilisée dans les films, celle des débuts de la république, mais ça reste anecodtique.

Heureusement,le contraste entre David Niven, flamboyant, passionné, et un rien excessif (Son personnage s'y voit en Napoléon des Etats-Unis, rien que ça... mais c'était la vérité historique!), et la douceur humaine de Burgess Meredith, nous permet de bien comprendre le message sur les choix salutaires que la jeune Amérique a su faire en son temps. Le message est donc essentiellement patriotique, bien relayé par cette bonne vieille Républicaine que Ginger rogers a toujours été toute sa vie.

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Published by François Massarelli - dans Frank Borzage