Ce très court film fait partie de la série des comédies burlesques que la Gaumont produisait avant les années 10, largement en réponse aux films Pathé, qui étaient très populaires et ne s'embarrassaient pas de subtilité, mais aussi aux films Américains qui étaient, pour ceux qui étaient montrés en France, très en avance techniquement. L'histoire, simple et directe, est celle d'une farce qui tourne fort mal pour sa victime: un vagabond s'installe pour dormir dans un tonneau et un farceur le fait rouler... il terminera dans une rivière non sans voir fait des dégâts sur son passage, et le vagabond s'en souviendra.
Inévitablement, je vais râler un bon coup parce que j'imagine que ce bon, ce brave M. Gaumont devait tous les dimanches hypocritement prier pour les pauvres, ce qui ne l'empêchait pas de payer ses réalisateurs/trices à se moquer ouvertement de cette racaille... Mais... autres temps, autres moeurs, bien sur. Au moins le film d'Alice Guy, très soigné, possède-t-il l'avantage d'être une parfaite représentation de ce que la comédie avait à offrir, sans tomber das le mécanisme des productions Pathé de l'époque: situation de base, introduction du mouvement, conséquences, et une dose raisonnable de spectaculaire, plus une tentative de montage, voire quelques effets spéciaux.