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28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 09:44

C'est curieux, le public: prêt à tout pour aller voir des films si forcément "décalés" (Si une comédie n'est pas "décalée", elle est forcément mauvaise, vous avez remarqué?), et s'extasiant devant les manipulations et les jeux avec les codes existants par les Frères Coen, Tarantino, etc... Mais sitôt quittée cette sphère balisée, le public retrouve ses réflexes d'enfant, et un film comme celui-ci aura à la fois un gros succès et un gros souci d'incompréhension par les gens qui s'en saisiront pour vomir une fois de plus sur un cinéma Américain impérialiste, blah, blah, blah: certes, Captain America est un patriote, ce qui je le concède n'est jamais une preuve d'intelligence, et oui, il fait de la gonflette pour aller se battre avec son petit bouclier contre les nazis, mais... Superman ou Batman, ils sont pas ridicules peut-être? Et Iron man avec son costume rouge et jaune?

Non, le principal postulat problématique du film (Et de la saga de Captain America), c'est le fait qu'on essaie d'imaginer un super-soldat infaillible, un surhomme, pour lutter contre des gens qui voudraient que toute l'humanité ressemble justement à cette description, et qu'on éradique violemment les autres. Mais ce postulat débouche sur un traitement intéressant, en forme de revanche du petit, un homme qui même devenu fort, très fort, garde foncièrement son âme de gringalet. Et l'apport de Joss Whedon, discret mais présent au script de ce film, se retrouve dans l'abandon de toute dose de raisonnable dans une histoire qui débouche sur du fun, du gros fun, bien assumé. Et ce film est aussi un prologue, une façon de dire adieu à tous les clichés sur le super-soldat-patriote engagé dans un conflit contre la barbarie, avant d'en faire un anachronisme vivant et hilarant dans le film The avengers. Chris Evans joue le jeu à fond, Tommy Lee Jones amuse la galerie, et Joe Johnston promène son efficacité sans style d'une scène à l'autre avec conscience et métier. Ca aurait pu être une catastrophe, c'est une vraie réussite.

Il faut dire que ce dont ce film avait besoin, c'est d'un réalisateur capable de faire exactement ce que fait Johnston, sans jamais se prendre la tête d'une manière ou d'une autre: composer des plans, trouver un rythme, aller direct à l'effet voulu, et ne jamais s'encombrer de plus d'émotion que celle dont on a besoin. Et il a un avantage certain: son film est la naissance d'un super-héros... et je ne sais pas pour vous, mais ce que je préfère dans une saga de super-héros, c'est justement le début... Ici, on a la totale: du début (Jeune gringalet qui veut absolument s'engager, mais qui ne pourra pas parce qu'il est encore plus ridiculement petit que Nicolas Sarkozy, et encore moins musclé que moi - et ce n'est pas peu dire!), jusqu'à... un autre début (Super-héros des années 40 se réveille en 2010 et fait face en une seconde à tout son drame personnel: il ne connaît pas ce monde, tous ceux qu'il a connus sont morts ou probablement pas en très bonne santé, on a besoin de lui, et... il avait un rendez-vous. Clap de fin.

Ah! J'oubliais: on tue des nazis, plein. 

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Published by François Massarelli - dans Grand n'importe quoi