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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 10:36

Xavier (Romain Duris) fait face à une nécessité, s'il veut réussir sa vie rêvée et une carrière intéressante: cet étudiant en économie, pour devenir aisément recrutable, va devoir améliorer son Espagnol et sa connaissance de l'économie Ibérique. Une seule solution: un échange Erasmus, et une année d'études à Barcelone. Pour ça, il va falloir tout quitter, sa maman (Martine Demaret), sa petite amie (Audrey Tautou), etc... Arrivé à Barcelone, il galère un peu avec la langue (D'autant que régionalement, la langue officielle n'est pas l'Espagnol qu'on enseigne dans les écoles, mais le Catalan), mais aussi trouver un logement: il est aidé au départ par un couple de Français rencontré dans l'avion, Jean-Michel (Xavier de Guillebon) et Anne-Sophie (Judith Godrèche), puis il trouve à se placer dans un appartement loué par des étudiants Européens. Avec  Wendy (Kelly Reilly), Tobias (Barnaby Metschurat), Lars (Christian Pagh), Soledad (Cristina Brondo), Alessandro (Federico d'Anna) et Isabelle (Cécile de France), la vie s'organise...

Le but n'est pas tant de faire rire en accumulant les gags et les scènes cocasses, même si effectivement on rit beaucoup. Comme la narration de départ tendrait à l'indiquer, le film tisse plus pour le spectateur un réseau de souvenirs, liés à l'amitié, l'entraide, et finalement une expérience dont on devine très vite qu'elle représente les plus beaux jours d'une vie, ceux qui vous définissent pour le reste de l'existence, et... après lesquels on courra sans jamais parvenir à les revivre. La narration, au début, est chaotique, emballée et nerveuse, installant une tendance à faire feu de tout bois et se livrer à toutes les expériences avec la bande-son, notamment, mais aussi avec les images, à chaque fois que ce sera possible. Mais une fois trouvé le foyer ou Xavier va s'installer, tout s'éclaircit.

Aucun sentimentalisme excessif ne vient entacher le plaisir qu'on prend aux aventures comico-sentimentales de cette bande de joyeux lurons de tous les pays. Klapisch a le bon goût de ne pas finir son film en permettant à Xavier de trouver l'amour définitif parmi ses co-locataires: ça fait bien plus que de permettre une suite, ça ouvre une raie vie, ça donne donc de la vérité à ces personnages. Et l'abattage des acteurs est impressionnant, surtout qu'ils ont été guidés vers l'improvisation. Finalement, la partie la moins convaincante du film reste les amours maladroites de Xavier avec Anne-Sophie, Judith Godrèche ayant interprété la maladresse sociale de la bourgeoise avec un style que je me permettrais de qualifier de Romherien.

Et dans mon vocabulaire, c'est tout sauf un compliment.

Mais le film vaut vraiment la peine, ne serait-ce que pour mesurer à quel point le langage est important: il est à la fois tout (Cette impression, une fois lâché dans un pays étranger, qu'on n'y comprendra jamais rien) et rien (une fois la communication établie, on se débrouille: dans l'appartement, on parle au moins quatre langues ensemble). Le langage est à la fois le sujet d'études commun de tous ces gens, quelle que soit leur spécialité, et le vecteur de leur communication. Et du coup, le film profite de cette obligation de versions originale: Klapisch a trouvé la solution définitive contre cette abominable vermine fasciste qu'est le doublage, cette solution de facilité qu'on doit, je le rappelle, à cette ordure de Mussolini. Et Klapisch réussit aussi à nous entraîner dans les souvenirs de quelqu'un qui est un écrivain, ou tente de l'être, parce que quand il était petit il avait décidé d'écrire. Mais ce n'est pas facile... Au moins Xavier, avec ses copains d'un peu partout, ne manquera jamais de choses à raconter. ...Et à sa façon, il a l'art et la manière.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Cédric Klapisch