
Encore un film dur de Capellani: cette fois, il nous présente une mère dont la fille s'est tuée et qui sombre dans l'alcoolisme, devient folle, et s'empare dans un jardin public d'une fillette qu'elle prend pour la sienne. Elle meurt dans un couvent, "visitée" une dernière fois par le fantôme de sa fille.
On notera que la pauvre créature vit au départ seule avec sa petite fille, sans qu'on puisse déterminer si elle est veuve, divorcée, ou... pire. Au mur, dans la première scène, un portrait anonyme d'un monsieur en moustache permet éventuellement de rassurer le bourgeois! Sinon, la scène inaugurale de la mort de la petite est filmée depuis un intérieur, donc en studio, la caméra vissée sur le centre de la scène, ne quittera pas la mère, et quand la petite fille s'approche de la fenêtre et tombe, c'est quasiment hors-champ: une manière d'affirmer que le drame est ailleurs, dans la solitude qui s'ensuit et ses funestes conséquences... Capellani ira bien sur plus loin dans la peinture de l'alcoolisme avec L'assommoir en fin 1908.