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26 août 2017 6 26 /08 /août /2017 09:17

Durant quinze minutes, le premier film de court métrage d'Albert Dupontel nous propose une vision d'avenir qui devrait faire sérieusement froid dans le dos, avec une thématique qui lui permet de franchir une des limites du cinéma, tout en s'amusant à tout casser. Pas de surprise quand on connait le personnage, et des thèmes qui résonnent encore dans son film Neuf mois ferme... Bien que celui-ci soit quand même nettement plus raisonnable!

Désiré nous montre un hôpital imaginé de 2050, dans lequel on attend la naissance de Désiré Jacquinot. La mère s'impatiente en mâchant du chewing-gum, le père est à la ramasse et caméscope tout, sauf l'événement, et les docteurs ont tellement confiance dans leur système ultra-moderne qu'ils ne vont à aucun moment s'intéresser à l'événement. Le système prévoit une heure d'extraction du bébé, une série de tâches mécanisées (Couper le cordon et cautériser la plaie, etc). Mais ces braves gens n'ont pas prévu un grain de sable: le bébé lui-même. Je ne sais pas si Désiré l'est vraiment, désiré, au vu du peu d'intérêt qu'on semble lui porter... Mais lui a envie d'y aller en tout cas. Cela dit, comme le fait qu'il prenne lui même les choses en main est totalement exclu du protocole, ça va être l'horreur...

Dupontel incarne lui-même le docteur en charge, et parmi les comédiens qui l'entourent, on reconnaît beaucoup de gens qui reviendront dans ses longs métrages. En marge de l'accouchement proprement dit, il nous montre un environnement dans lequel les humains sont devenus des imbéciles (Plus que maintenant, du moins), et en profite pour brosser le portrait d'un infirme, incarné par Michel Vuillermoz, qui va avoir une crise de jalousie terrible à l'égard de ce bébé: "Moi, quand ma mère a accouché, elle a cru qu'elle avait fait caca!"... La vision du futur de Dupontel, un futur mécanisé et dans lequel l'homme abandonne toute responsabilité, serait terrifiante s'il n'y avait cette accélération systématique du mouvement, provoquant moins le malaise qu'un effet burlesque, et qu'on retrouve jusque dans des films beaucoup plus récents. Mais le ton est délibérément à la provocation, en particulier par rapport à ce qu'on ne voit pas, mais qu'on entend à la fin du film, alors que le générique démarre: une réflexion du médecin sur le bébé, se posant la question suivante: "qu'est-ce que c'est, ce liquide rouge?".

Bref, punk, quoi.

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Published by François Massarelli - dans Comédie Science-fiction Albert Dupontel