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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 17:39

Frenzy avait tout pour être le bouquet final d'une des plus impressionnantes carrières de cinéaste: un résumé de toute l'oeuvre en même temps qu'une réactualisation de la plupart des thèmes, une replongée dans l'univers des premiers films qui bénéficiait de l'art, de l'exigence et de l'efficacité acquises en tant d'années de travail, et une mise en danger pour Hitchcock qui en privilégiant le tournage en extérieurs, loin des studios Universal, sortait de façon spectaculaire de sa zone de confort...

Mais on n'arrête pas l'envie de tourner, et c'est à mon avis la seule justification pour ce dernier long métrage. Il a été tourné en Californie, avec des acteurs de second plan, il est Américano-Américain, le ton est un mélange de film policier, de comédie, et c'est saupoudré d'un soupçon de comédie qu'on trouvera embarrassante ou charmante, mais pour choisir, il faudra tout simplement se baser sur l'humeur du moment. Car ce Complot de famille n'a pas grand chose pour lui...

Blanche (Barbara Harris) est une medium, qui se sert des talents de détective de son petit ami George (Bruce Dern), qui par ailleurs est chauffeur de taxi, afin d'avoir des renseignements sur ses "clients" (Généralement, plutôt des clientes), pour les convaincre de la véracité de son don. Elle est tombée sur une affaire intéressante: une dame qui cherche à entrer en contact avec sa soeur défunte pour que celle-ci lui pardonne. Quarante ans auparavant, elle lui a "volé" son enfant illégitime et l'a fait adopter par des inconnus, afin d'étouffer le scandale. Elle souhaite retrouver son neveu pour lui léguer sa fortune avant qu'il ne soit trop tard.

Pendant ce temps, nous assistons aux agissements de deux malfrats peu ordinaires: ils kidnappent des sommités, et réclament des rançons impressionnantes, en diamants. Une femme (Karen Black), blonde (A moins qu'il ne s'agisse d'une perruque) et un homme (William Devane), habillé d'une façon très élégante, et qui doit bien avoir à peu près quarante ans...

C'est long, et souvent inutilement. C'est mal foutu de bout en bout, même quand Hitchcock tente d'insérer une scène de suspense. Mais aucune, selon moi, ne fonctionne... Il faut quand même être sacrément indulgent pour accepter ces scènes interminables de tribulations en voiture sabotée dans les montagnes Californiennes, avec les acteurs qui s'agitent devant des incrustations sur fond vert, qui sont tellement mal faites qu'on jurerait un épisode de Police Squad! les héros sont à la mode des seventies: des gens comme vous et moi, qui survivent plus ou moins, et qui sont loin de la sophistication habituelle. Pourquoi pas, après tout? c'était déjà le cas dans Frenzy. Mais Blanche et George ne fonctionnent pas vraiment comme couple, et elle, supposée être le personnage principal, est irritante au possible.

C'est un peu mieux avec les deux autres, une fois qu'on aura accepté la coupe "1976" de Devane, et son insupportable sourire sous une moustache qui le rend proche d'une vision d'enfer: un mannequin pour le chapitre des cabanes de jardins, du catalogue de La Redoute 1973... Mais leur dynamique est intéressante. D'abord Devane joue un homme qui s'est construit seul en pratiquant une impressionnante politique de la terre brûlée, et a une certaine sophistication. L'idée d'un passé qu'on tente de retrouver, et qui s'avère empoisonné (Ce type n'en est pas à son premier meurtre) est séduisante, mais pas assez développée. Et cet intrigant joaillier attire sa compagne dans ses filets, en dépit des réserves de cette dernière, qui se font de plus en plus pressantes au fur et à mesure de l'évolution du film.

Mais bon, il faut quand même tenir deux heures devant ce qui reste du niveau d'un téléfilm comme Universal en concoctait à la même époque. Certains, tournés avant son succès de Jaws par Spielberg, étaient d'un autre calibre. Ca s'appelle la relève...

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Published by François Massarelli - dans Alfred Hitchcock