Daffy Duck, en 1939, était particulièrement cinglé. Et plus encore sous la responsabilité de Clampett. Mais ça ne l'empêche heureusement pas d'être aussi un père de famille... Dans la ferme, Porky Pig apprend donc que la famille va s'agrandir, et se réjouit pour son ami. On ne verra presque plus le cochon-héros en titre du film, dédié d'une part au trouble du canard, et ensuite, mais oui, à un acte d'héroïsme qu'il va acomplir!
Le film est très drôle, et permet à Clampett de faire des variations sur un certain nombre de ses obsessions:
d'une part, la nichée de canetons est composée de trois petits rigoureusement disciplinés, et d'un quatrième plus lent, et qui a l'air beaucoup plus intéressant que les autres. C'est de lui que viendra le trouble (repéré par une bande de buzzards), et c'est lui qu'il faudra sauver. Mais quand les oeufs éclosent, il reste coincé dans sa coquille et se déplace avec, une figure qu'on a déjà vue...
ensuite, Daffy Duck est tellement nerveux d'attendre des petits qu'il se saoule, et ce avec une application qui forcerait volontiers le respect... Et ce sera un fil rouge du film. En attendant, le Daffy cinglé de 1939, saoul comme 36 cochons, est un spectacle navrant certes, mais c'est drôle. Très drôle...
enfin, le metteur en scène profite de la présence de l'incontrôlable Daffy Duck pour varier le rythme en permanence, se permettant aussi des digressions qui n'appartiennent qu'à lui, comme ce chien inutile à l'histoire qui écoute Porky nous indiquer sa joie d'apprendre que son copain va être papa, et qui une fois Porky parti, se tourne vers nous et d'un air incrédule, nous dit, sans sourciller "Amazing!" de la voix de Mel Blanc, dans le registre le plus grave qu'il pouvait mobiliser...
L'animation est superlative, le film sans temps morts, le scénario irrésistible, c'est drôle, c'est aussi tendre et on a si on procède à des arrêts sur images des surprises mémorables. Bref, ceci est un grand film de Bob Clampett.