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30 décembre 2017 6 30 /12 /décembre /2017 09:15

Une bonne, voire une très bonne idée. Ca fait des années que je me plains de la tendance saugrenue de George Lucas à vouloir remodeler en permanence la saga qui l'a définitivement consacrée, et qui était si fabuleuse à ses tous débuts, donc l'idée de revenir aux fondamentaux, sans tout casser, sans modifier les films a posteriori, ni donner une explication quasi religieuse à tout pour tout flanquer par terre. Je ne sais pas qui de l'Empire Disney-Lucasfilm, de l'étoile noire de Burbank, ou de la base arrière de ILM, a eu cette idée mais je le redis: elle est excellente.

Il s'agit donc, non de multiplier les univers, à la Marvel, ni de prolonger en des ramifications sans fin une saga dans laquelle, y compris si comme moi on considère qu'elle est pour l'instant réduite à 5 épisodes (Il n'y a rien, mais alors rien à voir dans les films sortis entre 1999 et 2005), on se perd. Non: Rogue one prend acte du fait que selon le Lucas de 1977, il était pertinent de commencer en cours: quand Star wars (1977) commence, on est déjà dans l'action. La rébellion existe, et d'ailleurs Darth Vader est en chasse. Il ne va pas tarder à mettre la main sur la princesse/sénatrice Leia Organa. Donc il suffisait de retourner en arrière, et pour la première fois depuis 1977, offrir à voir un film estampillé Star Wars qui commence et finit dans le cadre de ses 135 minutes! 

...Tout en offrant à ceux qui savent des petites allusions rigolotes, des détails qui prouvent qu'on a bien fait son boulot. Bien sûr, je n'ai repéré que des allusions à LA trilogie d'origine, on ne se refait pas.

Donc, le film s'intéresse à la genèse de l'Etoile Noire, cette planète artificielle qui détruit à distance les autres planètes, et aux remords de son principal concepteur, le génie Galen Erso (Mads Mikkelsen). Il a suivi l'Empire plus ou moins contraint et forcé, mais a pris le temps de permettre à sa fille Jyn de s'enfuir. Elle est devenue hors-la-loi, mais selon son propre aveu ne s'occupe pas de politique. Elle est récupérée par la rébellion suite à la défection d'un pilote impérial qui affirme que Galen Erso a des informations à faire passer...

Le travail a été confié à Gareth Edwards; solide réalisateur Britannique qui s'est illustré dans des grosses productions à effets spéciaux. Zéro personnalité, mais du dynamisme, c'est d'une certaine façon tout ce qu'on demande, il s'est glissé dans le moule nécessaire pour reprendre la formule magique (Selon moi, il y a des grincheux) de The force awakens: ne se servir de CGI que quand c'est absolument impératif, et pour le reste, faire confiance aux acteurs, et privilégier les décors réels. Bref, tout ce que GL ne faisait plus...

Et le résultat est plus qu'intéressant, apportant du nouveau sur deux aspects: d'une part, une plongée au coeur d'événements désormais coupés d'une progression compliquée, qui en deviennent plus percutants (Sans parler du fait qu'on y retrouve des réminiscences des guerillas urbaines telles que les nouveaux conflits de nos années troublées les vivent, hélas souvent en direct sur nos médias); et d'autre part, si on admet que tout Star Wars n'est qu'une mise à plat simpliste de la lutte du bien contre le mal, ce film-ci confirme que le "côté obscur" n'est pas réservé aux seuls adeptes de la Force, ni au seul empire. En témoignent le trouble personnage de Saw Gerrera (Forrest Whitaker), un rebelle qui a construit son propre petit empire à l'extérieur des méthodes propres et valeureuses de la Rébellion, ou encore Cassian (Diego Luna), un assassin/espion qui travaille par idéal pour la rébellion, mais n'est jamais regardant sur la morale, ni sur les moyens. Donc, mais oui, des nuances de gris dans Star wars...

Jyn est un personnage qu'on n'aura connu que le temps d'un seul film, mais dont l'énergie, les doutes et le parcours, nous la rendent vite familière. Et elle est comme Han Solo, un de ces héros de Star Wars, qui n'a rien à voir avec la Force, ce qui change un peu, il fait bien le dire! Car si on excepte trois personnages (Darth Vader, aperçu à deux ou trois reprises) et deux hommes mystiques, dont un super-combattant aveugle (...Zatoichi?), on nous laisse un peu tranquille avec les mcGuffin propres à Lucas. C'est une excellente nouvelle... Et le film nous montre comment, de bandit sans foi ni loi, elle devient une authentique rebelle. Edifiant, donc...

Pour finir, je dois admettre que le film est certes un peu long, et un peu trop pyrotechnique à mon goût sur la fin, mais il possède suffisamment de petits trésors, est constamment beau à voir, sans excès, et tient la route en tant que satellite du Star Wars original. Et il offre une paradoxale reprise de quelques personnages, en particulier une "reconstruction" de Peter Cushing, et en guise de dernier plan, le retour d'un personnage recréé là encore en images de synthèse, qui est émouvante (Et pour cause), et qui confirme in fine que là où Rogue one s'arrête, Star Wars commence.

...Et j'ai failli oublier: bien réelle celle-ci, le film comprend une contribution de l'immense Alan Tudyk (Firefly).

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Published by François Massarelli - dans Star Wars Science-fiction