Après Pearl Harbor, les dessins animés des productions Schlesinger ont été mobilisés, et avant qu'ils ne développent leur propre série de films de propagande destinés au personnel de l'armée seulement, les animateurs et réalisateurs ont commencé à saupoudrer leurs films de 1942 à 1945 d'allusions à l'effort de guerre, de gags liés aux nazis... Ce film sorti en janvier 1943, au titre éloquent qui est une allusion directe au long métrage d'Anatole Litvak Confessions of a nazi spy, sorti en 1939, montre assez bien de quelle façon on obtient surtout le meilleur dans ses oeuvres de circonstance...
L'intrigue est simple comme bonjour: Porky Pig est policier dans une petite localité, et un espion rôde, le "missing lynx" (jeu de mots intraduisible apparu une première fois dans Who's who in the zoo, quelques semaines auparavant, du même McCabe)... Lors d'une patrouille, le chien de Porky, Egbert, tombe nez à nez avec l'animal, qui a une fâcheuse tendance à manipuler des bombes, se déguiser, et transporte dans sa petite valise un masque d'Hitler...
La drôlerie, comme dans les films de Clampett, provient essentiellement de la distorsion dans l'animation, et de l'impression de survoltage de l'ensemble. Tout laisse à penser du reste, que dans les derniers films en noir et blanc des équipes de la Warner, on laissait faire les animateurs et les réalisateurs à leur guise, d'où cette impression de liberté absolue qui se dégage de ce cartoon...