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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 18:38

Des fois, il est ardu de commencer une chronique... Mais rarement à ce point. Rappelons pour commencer que ce film est l'un de ces cas à part, tellement reconnu comme étant mauvais, et par tant de monde, que c'en est officiel. Un ratage certifié, qui a raflé tous les prix pour lesquels il avait été nominé... à une distribution de hochets pour les pires films, acteurs, producteurs, réalisateurs, etc...

Bref, c'est un navet officiel. Et pourtant, c'est aussi un film assez rigolo à regarder, et pour lequel on n'a pas regardé à la dépense: il dure presque trois heures. L'énorme succès de Dances with wolves, en 1991, a peut-être beaucoup fait pour que les distributeurs (Warner en l'occurrence) en autorisent la diffusion.

Ils s'en mordent les doigts depuis.

Et pourtant, Costner qui s'est lancé dans ce film à l'issue du naufrage de Waterworld (Signé par Kevin Reynolds, mais tout le monde savait qui était le patron!), aurait dû s'abstenir. Au monde entièrement sous eau de ce dernier film, The Postman substitue un environnement post-apocalyptique plus classique: les étendues sauvages et désertiques du Nord-Ouest, en particulier de l'Oregon. Le gouvernement, les villes, la technologie, rien n'a survécu à une événement d'ailleurs jamais expliqué qui a poussé le monde dans le chaos. Un fermier a profité de l'occasion pour créer une troupe de bandits à sa solde, unis par une sorte d'éthique vaguement militariste, raciste, et basée sur la loi de la jungle. La tâche, pour tout un chacun: survivre.

Dans ce contexte, un voyageur solitaire se voit réquisitionné par la troupe en question, menée par l'illuminé Bethlehem. Il s'échappe, et se réfugie dans un véhicule abandonné: une camionnette de la poste; a l'intérieur, il trouve du courrier, un uniforme de postier, et une idée toute simple: pour donner confiance aux villageois qui pourraient éventuellement le chasser, il va prétendre être un facteur, mandaté par un gouvernement rétabli... En dépit de la méfiance de certains, le truc marche. Mais il marche si bien qu'au bout de quelques temps, le "facteur" commence à croiser d'autres facteurs, mais eux croient à fond en leur mission...

L'idée du roman de David Brin est bonne: d'une part, le poids symbolique du courrier est une réalité, et d'autre part, la façon dont naît une idée, presque par hasard, qui va changer le monde, sied bien à cette histoire improbable située au-delà d'un événement mythique et qui ne sera jamais explicité. Mais au final, tout se résume à une lutte entre deux camps, le bien et le mal, une lutte dans laquelle il est impératif de choisir son camp; et si le réalisateur Costner, lui, a choisi, bien sûr, car il sait ce qu'il veut faire de ces chevauchées, de ces ralentis, de la musique de James Newton Howard, de ses héros. Mais le personnage passe les trois-quarts du film à faire sa chochotte...

Et pourtant il y a des acteurs, Olivia Williams, par exemple, ou Larenz Tate. Il y a même un peu de baroque (Mais pas assez: pensons à ce qu'aurait probablement fait de ce western futuriste le Joss Whedon de Firefly...), et un peu d'humour: notamment à travers ces mercenaires bas du front qui veulent qu'on leur montre un film, mais qui râlent pour qu'on remplace le film d'action qui leur est proposé, par The sound of music... Bref, si le film est plaisant à regarder, c'est certainement très involontaire. Un critique a d'ailleurs rebaptisé le film à sa sortie, en hommage à son réalisateur, Dances with myself. Et je pense que le ratage apocalyptique de ce film a aussi été pour beaucoup, en dépit de la qualité évidente des deux autres oeuvres de Costner, dans le fait que sa carrière s'est arrêtée au bout de trois films (Le troisième, Open range, est un western sorti en 2003, et est d'une grande dignité). Quatre si on compte Waterworld, mais je ne souhaitais pas me mouiller.

 

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Published by François Massarelli - dans Kevin Costner Science-fiction