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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 19:06

Ce film avait avant sa sortie, déjà une réputation désastreuse... Si Kevin Costner, principal instigateur du projet, et selon la rumeur un peu plus encore, avait eu la présence d'esprit de demander conseil à James Cameron, il ne se serait pas fait. Mais comment voulez-cous prendre une telle histoire au sérieux?

Suite à un désastre écologique lambda, la terre est entièrement couverte d'eau... apparemment. Ce qui n'empêche pas le vulgus pecum d'espérer trouver la mythique terre émergée, dont on dit qu'elle existe quelque part. S'il y en a un qui n'y croit pas, c'est bien le Mariner (Kevin Costner), un solitaire qui écume les mers avec son trimaran. C'est un mutant, il a des branchies, lui permettant une telle endurance sous l'eau qu'il a pris l'habitude de piller les villes immergées pour en ramener des trésors, car dans Waterworld, tout s'achète et surtout tout se troque. Par contre, le Diacre (Dennis Hopper), un bandit qui avec sa bande s'est appropriée les milliers de litres de l'Exxon Valdez (sic) croit dur comme fer que la terre existe, et il sait qu'une fille, la petite Enola, possède un tatouage qui est une carte pour la trouver; le Mariner, suite à des circonstances qu'il serait fastidieux de raconter ici, se retrouve flanqué de deux passagères: une jeune femme, Helen (Jeanne Tripplehorn), et sa jeune protégée... Celle-ci bien sûr, n'est autre qu'Enola (Tina Majorino).

Côté pile, Costner voulait faire un film de science-fiction post-apocalyptique quasi intégralement tourné sur l'eau, avec tout ce que la mythologie du genre compte de figures imposées (Les petits groupes humains fragiles, le solitaire, la méfiance permanente, l'apprentissage de l'autre, l'existence d'un mythe pour retrouver une part d'humanité, et bien sûr la bande de zonards/zombies/débiles/ultra-violents ou tout autre truc dans ce genre qui, selon la formule de Joss Whedon dans Firefly, "sont allés à l'autre bout de l'enfer et en sont revenus plus dangereux encore"... Tout y est). Mais c'était miné d'avance, car la chose était un travail de titan, et surtout tellement chargé en kitsch que le spectre de l'auto-parodie involontaire guettait, rigolard, en amont...

Suite, j'imagine à des tergiversations, des négociations, des discussions sans fin, et des changements de personnel, le destin du film a été, heureusement, changé. Par l'expression "changements de personnel", je veux bien sûr parler en particulier du départ de Kevin reynolds, qui n'en pouvait plus d'avoir la star du film constamment sur le dos pour lui dire quoi faire, et qui a claqué la porte... Comme il n'a pas été officiellement remplacé, il paraît sensé de créditer Costner de la réalisation. Et c'est de fait lui, bien qu'il n'en ait pas été crédité, qui a eu le final cut...

...Ouf, il 'a pas fait "Danse avec les phoques"! Et donc, côté face, Costner a laissé l'humour du projet prendre le dessus: Dennis Hopper, en particulier, avec sa bande de kamikazes fumeurs, nous empêche en permanence de prendre quoi que ce soit au sérieux... Costner a veillé à resserrer le montage, mettre en évidence l'action, et au final on a un film parfaitement distrayant, volontiers kitsch, avec tous ces objets rouillés qui s'entrechoquent, et sans temps morts. Et surtout, surtout, parfaitement décérébré...

Comme Costner comprend vite, il a refait le film avec The Postman, mais sur terre. C'est un peu intelligent. Mais pas beaucoup quand même parce que Waterworld a été un échec commercial particulièrement cuisant. Mais il est édifiant de comparer les deux films, leur structure, le personnage principal... Jusqu'à une courte scène de Waterworld qui préfigure la rencontre avec Olivia Williams dans The Postman.

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Published by François Massarelli - dans Science-fiction Kevin Costner