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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 16:42

Vers 1860, en Autriche, Baruch Mayer (Ernst Deutsch) se découvre une vocation théâtrale. Mais il est Juif orthodoxe, fils de rabbin, et n'a jamais souhaité rejeter cette part de son héritage. Mais l'envie est trop forte, et il s'enfuit. Il prend alors part à une petite troupe itinérante, et est repéré par une archiduchesse (Henny Porten) qui a ses entrées dans le tout-Vienne. Baruch devient acteur, et va triompher, mais aussi commencer à renier partiellement son identité. Parallèlement, le jeune homme naïf ne va pas prêter attention au monde corrompu qui l'entoure, et ne jamais se poser de questions sur le soutien pour le moins étrange de l'archiduchesse...

Les efforts des nazis pour occulter le cinéma Juif produit en Allemagne à l'époque du muet ont bien failli réussir, mais il reste quand même quelques-un de ces films. Celui-ci, réalisé par un futur prodige (En 1925, il va réaliser avec Variété l'un des plus beaux films muets allemands), est intéressant pour commencer par une plongée totale dans un ghetto orthodoxe, montré avec délicatesse, mais aussi une certaine ironie. Et la querelle des anciens et des jeunes qui en fait le sel nous en rappelle une autre: il y a beaucoup de parallèles avec The Jazz Singer, quand même...

Mais le film perd une grande partie de son intérêt dans sa deuxième partie, celle qui est située hors de la communauté justement, à cause d'une volonté permanente de louvoyer entre ironie et naïveté. En gros, il semble qu'il n'arrive pas tant de choses que ça à ce pauvre Baruch Mayer, vu qu'il ne se rend compte de rien ou presque... Et le film, en plus de deux heures, souffre de cette tendance à la lenteur qu'avaient les Allemands des années 20... ou que préconisent les restaurateurs des oeuvres aussi, soyons justes... Mais pour la beauté de la photographie, et pour la justesse tendrement ironique de la peinture de la communauté Juive tiraillée entre la tradition ("das alte gesetz") et la tentation de la modernité, le film, un véritable conte initiatique, vaut la peine.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1923 E.A. Dupont **