Charley Chase, en jeune homme bien sous tout rapport, doit épouser la jeune femme que son père lui a choisi, sans la connaître, mais il rencontre une jolie personne, jouée par Martha Sleeper, et il décide de faire capoter le mariage arrangé en se faisant passer pour un cinglé. Et bien sûr lorsqu'il a tout fait pour se griller (mais alors vraiment tout!), il découvre que la fiancée qu'on lui destine n'est autre que la jeune femme dont il est tombé amoureux...
Modèle de rigueur, comme d'habitude avec les courts métrages burlesques de McCarey, le film est l'occasion de voir toute la palette des capacités aussi bien de Chase qui s'amuse ici en permanence,que de sa partenaire l'excellente Martha Sleeper, dont je ne me lasse pas de voir la façon dont elle utilise ses yeux pour aller toujours plus loin. Et n'oublions pas que contrairement à Katherine Grant, souvent excellente en partenaire de Chase mais généralement cantonnée à un comique de réaction, c'est une authentique comédienne, qui joue physiquement.
En 25 minutes, un univers bien réglé, très typique de ce que les années 20 pouvaient montrer dans les films (soit des gens aisés, qui donnent des réceptions somptueuses) va gentiment se transformer en un monde chaotique et mené par la prétendue folie d'un ou deux personnages... Mais sans anarchie, non, tout en douceur et en amabilité...
Pourtant les gags autour de la folie visuelle sont nombreux, savoureux, et tellement bien amenés... L'exposition prend sans doute son temps, mais elle nous donne non seulement l'intrigue, on a les personnages en prime! L'alchimie entre Chase et Sleeper fait pousser des soupirs de satisfaction (Muets, bien sûr). Et en prime, le quidam devant lequel Charley s'entraîne à faire le fou, n'est autre qu'Oliver Hardy. Une victime courante chez Charley Chase...