Ce film, hélas posthume, est le dernier volet d'une trilogie commencée en 2008 avec Back soon, que prolongeait Queen of Montreuil. La réalisatrice avait commencé par situer une intrigue en Islande (Back Soon), puis de déplacer ses personnages Islandais vers la France (Queen of Montreuil); là, les héros rencontraient divers personnages locaux, dont le grutier Samir et surtout la jeune veuve Agathe...
Celle-ci (Florence Loiret-Caille) est maître-nageuse, et elle fascine Samir (Samir Guesmi) qui aimerait tant la rencontrer pour de vrai. Il prend donc la décision d'apprendre à nager, ce qui va être risqué, parce qu'en réalité il sait déjà. Ils deviennent assez vite complices, et une nuit, Samir qui s'est fait enfermer à la piscine Maurice Thorez de Montreuil (!), a la surprise de constater qu'il n'est pas seul: Agathe s'est, pour sa part, volontairement enfermée... Ils discutent, s'embrassent, mais...
Un collègue d'Agathe a fait entrer des femmes un peu louches dans la piscine, et l'une d'entre elles tombe. Samir, devant Agathe médusée, plonge et la sauve. Comprenant qu'il lui ment sur lui-même depuis le début, Agathe s'enfuit...
Il faudra à Samir aller la retrouver en Islande, avec ses vieux copains, dans une équipée mi-burlesque, mi-poétique, où Agathe pèse le pour et le contre d'une relation avec Samir. Quant à ce dernier, il va involontairement résoudre la situation par un accident suivi d'une crise d'amnésie...
C'est gentil, et certes un peu inabouti, surtout si on le compare avec le beau Lulu femme nue de 2013. On devine que la cinéaste, qui est décédée peu de temps avant la fin du montage, savait que finir son film serait difficile. Il a été supervisé par le co-scénariste Jean-Luc Gaget, et on ne saura donc pas quelle est la part exacte de ce que Solveig Anspach souhaitait voir dans son dernier film... Mais tel qu'il est, avec son rythme lunaire et doux, il peut tout aussi bien faire l'affaire. Que ce soit dans la première partie, dominée par le point de vue (certes décalé) de Samir, qui a du Hulot en lui, ou dans la deuxième qui mélange les parcours de ses deux personnages. On rit souvent, et sans la moindre méchanceté, devant ce joli petit, tout petit film.