Que demander de plus? Une grande andouille de patron (André Roanne) aime sa secrétaire Lucie (Danielle Darrieux) qui le lui rend bien, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si le grand dadais ne décidait de "faire ce qu'il faut", c'est-à-dire la virer. Une fois licenciée et son affaire réglée, plus rien ne s'opposerait donc à leur union. Mais Lucie, le coeur brisé, prend son licenciement pour argent comptant, et se jette dans la Seine... Sous les yeux d'un passant, un homme riche joué par Albert Préjean, qui la sauve, la ramène chez lui, et laisse peu à peu les ennuis commencer...
Yves Mirande, c'est encore un de ces littérateurs ivres de leur propre importance, un imbécile à la Pagnol, persuadé que le fait d'avoir écrit un script, un dialogue ou une pièce, leur donne le droit d'être l'auteur d'un film. Néanmoins, pas fou, les films qu'il signait étaient souvent l'oeuvre d'artistes compétents, ce qui est le cas ici: à partir d'un scénario boulevardier solide, et d'acteurs chevronnés (en particulier Darrieux, parfaite de justesse, Préjean qui fait son grand numéro habituel, et Lucien Baroux en majordome qui devient le souffre-douleur de la jeune femme), il fait un film qui est une comédie sutrvoltée, très drôle, et dans laquelle pas un gramme de graisse ne dépasse...
Entre la confrontation inévitable entre la noyée et son sauveur (Ils s'engueulent dès la première minute), et les invités de la réception qui attendaient le retour de Préjean en cassant allègrement du sucre sur son dos, ou encore la peinture des malheurs du pauvre domestique, qui s'en prend vraiment plein la figure, on ne s'ennuie pas une seule seconde,e t le film échappe au ron-ron habituel des films français du genre.