
1983, dans une galaxie pas si lointaine, il y a... un certain temps. Les affiches sont cette fois très claires: George Lucas a gagné son pari, et tout le monde attend son troisième film de la saga. L'imaginaire de Star Wars (La franchise, désormais) est désormais établi, connu et reconnu, et les affichistes sont enfin fidèles à leurs modèles. Plus que le deuxième film, The empire strikes back, qui après tout aurait bien pu se planter dans les grandes largeurs, c'est ce troisième film qui a fini par cristalliser la légende.
Ca aurait pu, voire ça aurait du être un désastre. Parce que ce qui faisait la force de Empire, c'était de pouvoir s'établir à partir des quelques données du premier film (La donne politique, les bons, les méchants, la gentille rivalité amoureuse, les robots, les créatures) et de s'amuser à construire un mythologie en mettant tout le monde convenablement en danger, faire des révélations délirantes (Luke, I am your father) tout en ouvrant beaucoup, beaucoup de portes... Qu'un autre film se chargerait de fermer. Bref, Return of the Jedi avait la tâche impossible de rester intéressant tout en finissant le job, et il fallait que ce soit propre et net! Pas de fermer la porte en en ouvrant quinze autres comme n'importe lequel des épisodes de fin d'une saison d'une série HBO!
Certes, du coup, c'est le moins bon des trois films de la première trilogie, mais il possède des moments de grâce: les premières séquences sur Tatooïne, qui jouent avec le spectateur, tout en établissant une bonne fois pour toutes la personnalité du Jedi Luke Skywalker, endurci et au cuir désormais tanné. Sans parler de toutes les interrogations devant ces personnages (Les robots, puis Chewbacca, enfin Leïa et Luke) qui se succèdent pour venir chercher Han Solo chez Jabba le Hutt... Et la formidable poursuite en forêt, un merveilleux moment terrestre gâché un peu par l'arrivée d'une nouvelle créature en collaboration entre les ateliers Jim Henson et les établissements George Lucas: les Ewoks. Car, et c'est l'une des faiblesses du film, Lucas ne résiste pas à l'idée d'en faire trop. On sait, hélas, où ça va nous mener...