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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 10:04

Le troisième et dernier des trois films de court métrage réalisés par Frank Borzage dans la série télévisée Screen Director's playhouse est sans doute le plus connu, et la cause en est simple: il a été diffusé en 1993 dans le cadre d'un hommage au metteur en scène au Cinéma de Minuit de France 3, la célèbre émission de Patrick Brion. Cette diffusion était en accompagnement d'une grande rétrospective de la cinémathèque Française... 

Sur la série elle-même, on est partagé: bien sûr, c'était une opportunité pour certains metteurs en scène, voire des acteurs désireux de passer à la mise en scène, que de réaliser un court pour cette émission qui met en valeur la personnalité même du "director"... Mais on ne va pas se mentir: si un Dwan ou un Borzage ont répondu présent à plusieurs reprises dans les années 50 et effectivement réalisé des films, n'était-ce pas essentiellement parce que le programme était une aubaine financière? D'un autre côté, les scripts confiés à Borzage, sans être nécessairement fabuleux, ont au moins l'avantage d'être totalement appropriés à son univers. Particulièrement avec ce petit film...

1917. Elizabeth (Sandy Descher) est une toute jeune Quaker, amenée à prendre le train sur une longue distance. Sa tante Hannah, qui la place dans le wagon, la rappelle à ses obligations de ne surtout pas enfreindre les commandements de sa religion (en gros, elle est supposée respirer, c'est tout. Toute autre activité ou prétention dans le train serait dangereusement futile)... Mais la petite est attirée par un compartiment situé juste à côté de sa place: le célèbre ténor Enrico Caruso (Lofti Mansouri) y est installé pour le voyage. Elle se décide à l'aborder: sa famille écoutant ses disques, ce n'est donc pas un inconnu...

Le film, conté à la première personne par Elizabeth devenue adulte, est uniquement consacré à la rencontre inattendue entre les deux solitudes, celle d'Elizabeth posée et droite dans ses bottes, celle de Caruso qui le pousse à essayer de jouer avec la petite, sans malice aucune. C'est un échange entre deux personnages parfaitement complémentaires, qui vont s'apporter beaucoup. C'est adorable, même si on est quand même loin, très loin des tempêtes émotionnelles qu'on aime à rencontrer chez Frank Borzage...

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Published by François Massarelli - dans Frank Borzage