Lassé de jouer à contre-emploi dans les films des autres, Chaplin a détesté ce film, pourtant intéressant, puisque c'est le premier court métrage de plus d'une bobine dans lequel il jouera. Mais il n'avait pas totalement tort, ce personnage de séducteur autoritaire dans une vague histoire de courses de voiture n'est pas pour lui.
C'est un film qui est au confluent de deux, voire trois tendances de la Keystone: les films de Mabel Normand, qui tout en étant d'authentiques comédies, essaient de situer le débat autour d'un romantisme évident, fut-il grotesque; les films improvisés par Sennett sur des lieux de manifestations populaires et particulièrement sportives (ici, une course de bolides dans laquelle Sennett a placé ses acteurs, dont lui-même... Il est atroce); et enfin, les grosses comédies bien vulgaires qui étaient le plus souvent interprétées par Ford Sterling. Et celui-ci venait de quitter le studio.
C'est la raison pour laquelle Chaplin, ici, porte justement un costume qui renvoie à celui de Sterling, tout en étant une variation sur les habits de Chaplin dans Making a living et Cruel cruel love. L'interaction avec la star Mabel Normand aurait toutefois pu porter ses fruits. Mais d'une part, on ne demande pas à Chaplin de jouer la comédie, ici, plutôt de gesticuler et de vociférer en direction de la caméra... Quant à Mabel Normand, ça ne s'est pas bien passé cette fois-ci: elle n'avait que faire des comiques Anglais...