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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 09:50

A la compagnie Keystone, menée par Mack Sennett, on tournait des films en deux jours, peu importe l'histoire pourvu qu'il y ait des gags. En voici un exemple de choix: deux hommes qui se disputent les faveurs d'une jeune femme en viennent à rivaliser professionnellement, lorsque le plus opportuniste des deux devient, comme l'autre, journaliste, afin de le contrer et d'emporter le morceau.

Bon, d'accord, ce n'est pas terrible, mais c'est un début: celui de Chaplin, 25 ans, dont c'est le premier film. Il y en aura d'autres... Plein d'autres! En attendant, il fait donc ses gammes auprès d'un metteur en scène et d'acteurs aguerris. Si le costume est loin d'être celui d'un vagabond, on peut en revanche voir que pour Chaplin, le jeu sur les apparences, passant par le contraste saisissant entre costume et comportement, est déjà là, mais presque en négatif de ce qu'il fera une fois qu'il aura trouvé les habits qui conviennent le mieux (certes, avec des variantes notables de film en film) à ses personnages: habillé en lord, avec monocle, haut-de-forme et moustache à la saxonne, il tente de faire illusion, mais ses manières opportunistes de traîne-savate prennent vite le dessus.

Toutefois, un détail a piqué mon attention, surtout maintenant qu'on peut enfin voir ce film dans des copies décentes: dans la majeure partie du film, Chaplin est le seul à porter un costume exagéré. Le reste des acteurs sont assez raisonnablement accoutrés, et du coup le comédien devient automatiquement le centre de l'attention, pour ne plus laisser l'opportunité à quiconque de se faire remarquer. Et comme l'ensemble du film a été tourné en pleine ville, parfois en contrebande absolue (regardez la tête des badauds quand ils voient les acteurs se battre!), on pourrait presque parler de... réalisme! Chez Sennett: le monde à l'envers...

Il n'était pas encore metteur en scène, mais il avait déjà compris beaucoup de choses...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin