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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 10:11

Voilà un film qui tranche non seulement sur les autres productions Keystone, mais plus encore sur l'ensemble de la carrière de Chaplin: c'est le seul de ses muets dans lesquels le comédien apparaît, du début à la fin, ou presque, au naturel: maquillé, certes, habillé bien sûr, mais surtout sans moustache. Et il n'est pas le seul du reste: Ford Sterling et Roscoe Arbuckle ont droit aussi d'abandonner les costumes ou postiches. Et ironiquement, l'essentiel de ce court métrage d'une bobine se situe sur le lieu d'un bal... costumé, où l'on remarquera que Chester Conklin est venu déguisé en Keystone cop!

Justifiant le titre, le tango était la danse scandaleuse à la mode, soit quelques années après l'Europe, quand même; mais il n'y a pas de tango dans la salle de bal qui est le lieu de l'action; juste un petit orchestre de danse dont Ford Sterling, cornettiste, est le chef, et Roscoe Arbuckle le clarinettiste. Et Chaplin, lui, est un danseur bien habillé, mais... saoul. Voilà pourquoi je disais plus haut qu'il apparaissait presque au naturel, car l'un des secrets de Chaplin a toujours été de fusionner costume et jeu d'acteur. Ainsi, en apparaissant en costume de ville mais feignant l'ébriété il est déguisé. On peut appliquer cette idée à l'apparition de Chaplin en Hitler dans The great dictator, ou à son interprétation fabuleuse d'un poulet plus vrai que nature dans The gold rush...

Le film ne nous laisse pourtant que peu de chances d'apprécier la subtilité du jeu de l'acteur, car le sujet de l'intrigue ne le permettra pas: le chef d'orchestre, le clarinettiste et le poivrot de la haute société ont tous en commun de trouver la même femme (Probablement interprétée par Sadie Lampe) à leur goût; étant des personnages d'un court métrage Keystone ils vont se résoudre à traiter l'affaire en se battant d'une manière particulièrement agressive (Ford Sterling, qui donne toujours l'impression d'improviser la sauvagerie, mord le nez de Chaplin à un moment): pas un concours de subtilité, vous vous en doutez. Néanmoins, à ce petit jeu, c'est quand même Chaplin qui gagne, et sur plusieurs niveaux: d'une part il est vraiment meilleur que Sterling, c'est évident. Mais surtout il est désormais amené à jouer aux côtés des vétérans, ceux qui attirent les foules, foules qui ne vont pas tarder à se mobiliser pour venir voir les films du nouveau comédien de la Keystone, en masse.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Charles Chaplin Mack Sennett Roscoe Arbuckle