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26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 17:31

En 1347, au fin fond de l'Italie, nous faisons la connaissance d'un couvent tenu par le père Tomasso (John C. Reilly). On y brode, on y prie, et tout va à peu près pour le mieux... Si ce n'est que le comportement de certaines des nonnes est parfois suspect. Et certaines d'entre elles sont exaspérées par le jardinier, qu'elles agressent un jour parce qu'il leur a adressé la parole! Le père Tomasso le remplace bientôt par un homme en fuite, Massetto (Dave Franco) qu'il décide de faire passer pour sourd et muet, car le prêtre dans sa grande naïveté pense que ce simple petit mensonge va permettre d'intégrer le jeune homme sans faire de vagues.

C'est très naïf.

En quelques jours, les nonnes vont mettre une pagaille, si j'ose dire, de tous les diables: soeur Fernanda (Aubrey Plaza) aura initié soeur Ginevra (Kate Micucci) au plaisir saphique, et commis en compagnie d'une mystérieuse inconnue (Jemima Kirke) des messes noires; soeur Alexandra (Alison Brie), la fille du meilleur bienfaiteur du couvent, aura découvert de son côté son attirance pour le nouveau jardinier, et la venue d'un évèque aura d'autres conséquences embarrassantes ou farfelues, dont des révélations sur la mère supérieure (Molly Shannon).

Le parti-pris est simple: adapter deux contes du Décaméron de Giovanni Boccace, dans un décor aussi orthodoxe (si j'ose dire) que possible, et le faire dans le ton d'une comédie, en demandant aux acteurs d'improviser leur texte. Avec des acteurs tels que John Reilly ou Kate Micucci, le pari était gagné d'avance: c'est drôle, très drôle même, d'autant que le seul décalage anachronique du film est le fait que les personnages s'expriment en Américain contemporain! ...Sauf Jemima Kirke, bien sûr, mais elle est Britannique. Quelqu'un lui fait d'ailleurs remarquer qu'elle a un accent étrange. Bref, le film ressemble un peu à une rencontre inattendue entre un Décaméron mis en scène par un metteur en scène compétent (sorry, Pasolini!) et une visite, pour les connaisseurs, du Castle Anthrax, en l'an 932 après Jésus-Christ. Et en plus, c'est souvent très inspiré visuellement. Derrière le mauvais esprit, pas beaucoup de blasphème, mais une vraie réussite.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Alison Brie