Alors voilà, Chaplin se voit enfin confier par Mack Sennett la mission de tourner un film en tant que metteur en scène, et Caught in the rain en est le résultat. Un film qui apparemment est une petite bande de rien du tout basée sur le quiproquo et le flirt, dans laquelle on retrouve toutefois des bribes de souvenirs de Mabel's strange predicament. Et pour cause: je maintiens que de toutes les expériences qu'il a eu en tant qu'acteur, à la Keystone, sa collaboration avec Mabel Normand a été la plus intéressante, et a engendré son style propre. Et c'est ce que nous prouve ce petit film...
Si le film prend racine dans un parc ou le flirt est élevé au rang de sport national (et partagé par Mack Swain et Chaplin lui-même), le metteur en scène se dépêche de ramener tout son petit monde à l'hôtel, ou il va pouvoir jouer sur les quiproquos, les confusions, la proximité des chambres dans les couloirs, et les malentendus graveleux. Mais surtout il obtient de contrôler ce qui va se passer sous son autorité... Et ça, il saura l'apprécier: pendant une cinquantaine d'années.