Le cowboy de rodéo Ron Woodroof (Matthew McConaughey) est un électricien macho, coucheur, buveur, et homophobe de surcroît; imaginez donc sa surprise, en 1985, quand un médecin lui annonce qu'il est atteint du SIDA, puis qu'il n'a probablement que 30 jours à vivre... Quand il réalise vraiment la situation, Ron souhaite tenter le tout pour le tout. Mais les industriels de la pharmacie limitent les protocoles de test pour les médicaments qui pourraient améliorer sa situation. Il décide de partir dans une direction moins légale, et après avoir trouvé des médicaments adéquats, il commence à non seulement les prendre, mais aussi les vendre...
Ce film du réalisateur Canadien Jean-Marc Vallée n'est pas un biopic, juste l'occasion de suivre un personnage flamboyant, excessif, mais qui progressivement va passer d'un égoïsme militant et aveugle, à une forme d'altruisme inattendu, mais qui est surtout le type de comportement que le cinéma aime et renvoie particulièrement bien! Ron Woodroof, interprété par Matthew McConaughey, c'est l'assurance d'un univers Texan brut de décoffrage, avec la plongée à 100% de l'acteur dans la vie de son personnage. Le parcours inattendu du cowboy de rodéo devenu militant passe aussi par des valeurs d'individualisme humaniste qui sont typiquement Américaines, ce qui est reflété par le final en forme de décision de justice ambigue: quand le FDA, l'administration nationale qui gère le commerce et l'échange de médicaments aux Etats-Unis, favorise les atouts d'une industrie pharmaceutique toute puissante au détriment des malades comme c'est le cas dans ce film, ils agissent suivant la loi Américaine. Mais c'est l'esprit Américain aussi que de se grouper pour détourner la situation, comme le font les gens du Dallas Buyers' club.
Bon, bien sûr, on passe un peu vite sur le fait que ce club commence par être une entreprise lucrative et particulièrement chère (adhésion de $400 par mois...)! Ca aussi, après tout, est Américain, et le film reste flou sur le devenir de ce financement. Reste qu'on est impressionné par le jeu de McConaughey, mais aussi par Jared Leto en travesti au bout du rouleau, qui apporte une humanité fabuleuse non seulement au personnage, mais aussi et surtout au film.