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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 09:23

Des escroqueries très élaborées et des cambriolages spectaculaires sont effectués par des hommes divers: un vieillard se faisant passer pour un duc, un déménageur à la langue bien pendue, et un austère Norvégien... Tous sont le même homme (Louis Jouvet), et en dépit de l'invraisemblable ressemblance, cet homme n'est pas Gabriel Dupon (Louis Jouvet aussi). Lorsque ce dernier, employé d'une fabrique de boutons, est arrêté par erreur, le vrai bandit, Ismora, trouve une opportunité en or: un type malléable, nul, crédule, qui lui servira de parfait alibi. Et comme Dupon, que son arrestation a bouleversé, souhaite disparaître, l'arrangement entre les deux est vite établi. Mais croire que ça va rouler tout seul, ce serait compter sans le grain de sable: la petite amie d'Ismora, Coraline (Suzy Delair), n'est pas au courant de la combine, mais elle est bien mieux avec Gabriel qu'avec Ismora...

On peut se demander dans quelle mesure The whole town's talking, de John Ford, a influencé ce film. Ils ont bien des points communs, en effet... Mais le film de Dréville est malgré tout bien meilleur que celui de Ford! Le réalisateur est plus à l'aise avec son intrigue, et surtout Dréville a donné sa confiance absolue en Louis Jouvet, qui se livre avec un brio incroyable à un tour de force: jouer deux personnages, radicalement différents l'un de l'autre, en montrant de quelle façon l'un d'entre eux prétend être l'autre... Ca passe bien sûr par des effets spéciaux, tous impeccables. Ca passe par un maximum de timing, et là encore on n'a pas de problème. Ca passe surtout dans le jeu d'acteur, et Jouvet n'a aucun souci à "faire passer" ses deux personnages, sans jamais perdre le public. 

L'excellence de l'interprétation, le rythme de la mise en scène, Dréville fait un sans faute, mais il ne faudrait pas réduire ce beau film malin et souvent très noir à un simple tour de passe-passe distrayant: on y aborde (comme dans le film de Ford, du reste) une question inhérente à la comédie cinématographique, sur l'identité profonde d'un être. Le jeu de Jouvet est clair: lui s'est posé la question, pour chacun des personnages qu'il incarne; y compris le fabuleux Norvégien... 

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Published by François Massarelli - dans Comédie