Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juillet 2018 5 06 /07 /juillet /2018 16:59

Avec ce film, réalisé d'après un scénario du fidèle Hans Kräly, Ernst Lubitsch s'affranchit de son style de comédie de prédilection, pour aller voir ailleurs, et faire bien mieux que les sempiternelles aventures de Meyer ou Sally: pour commencer, le metteur en scène, qui a pris du galon (cette même année, il a tourné Carmen ou Die Augen der Mummy Ma, les deux avec Pola Negri), ne joue pas dans son film. Et celui-ci concerne une jeune femme, qui va expérimenter avec sa condition de femme, justement...

Lassée d'entendre le monde entier lui demander de faire attention à son éducation, et ne pas fumer, jouer, boire ou jurer, Ossi (Ossi Oswalda) décide de changer de sexe pour un soir, et de se laisser aller complètement. déguisée en homme, elle expérimente la toute-puissance effrontée, et drague sans retenue, des femmes d'abord (qui sont toutes sensibles à son minois, sans jamais voir le pot-aux-roses) et... un homme ensuite, son précepteur en plus. Solidement éméchés l'un et l'autres, ils finissent par se bécoter sans vergogne, et "l'un" ramène même l'autre chez "lui"... Tiens donc!

C'est donc un petit film (trois bobines, soit minutes) dans lequel Ossi Oswalda mène le jeu tambour battant, et le metteur en scène laisse l'ambiguïté planer  sur ses intentions. Le petit jeu du déguisement, chez lui on le sait, est toujours bien plus qu'un petit jeu, et Ossi Oswalda ne fait pas exception à la règle. Mais surtout, Lubitsch prouve que la bienséance (Qui empêche une jeune femme de faire ce qu'on laisse faire à un homme, y compris quand il est saoul comme un cochon) est juste une affaire de point de vue et de circonstances...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Muet Comédie Ernst Lubitsch 1918 **