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9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 10:11

Après une poignée de films à la réputation assez médiocre, tous perdus, John Gilbert avait finalement obtenu de la Fox de tourner dans des oeuvres plus intéressantes, qui pourraient enfin rendre justice à sa flamboyante impétuosité: ce sont les seuls films de Gilbert pour le studio qui ont été conservés. L'autre est Cameo Kirby, de Ford; mais celui qui nous occupe aujourd'hui est plus qu'une curiosité: c'est une adaptation extrêmement décente du roman de Dumas, condensé avec une certaine expertise en 107 minutes... dans la version d'exportation en tout cas, la seule à avoir survécu.

On ne va pas reprendre l'histoire, qui certes a subi des micro-modifications, et dont la fin a été changée à travers une série de petites touches qui permettent de garder la cohérence du film intacte: si le fait que Mercedes et Dantès peuvent filer le parfait amour à la fin, ou du moins finir de vieillir ensemble, peut apparaître comme une petite trahison, du moins cela est-il préparé avec soin dans le déroulement du film...

Et celui-ci donc est soigné, tourné et accompli avec conviction, dans la tradition d'un mélodrame pris au pied de la lettre, sans bien sûr la flamboyance d'un Rex Ingram, mais avec une rigueur notable, Flynn ayant décidé d'utiliser en particulier la dramatisation des gros plans, avec goût! Les acteurs sont excellents de bout en bout, on y trouve des noms familiers, de chez Griffith tout d'abord: George Siegmann et Spottiswoode Aitken étaient bien sûr tous deux dans The birth of a Nation... Maude George n'est pas n'importe qui non plus, même si son rôle, celui de Mme Danglars, ne lui permet ps de se faire remarquer autant que dans ses rôles pour Stroheim. La délicieuse Renée Adorée ne sait pas encore qu'elle donnera la réplique à John Gilbert plus d'une fois dans l'avenir...

Et John Gilbert? Eh bien, s'il s'est donné à fond dans cette histoire éprouvée de trahison, de chute, de vengeance et de rédemption qui tient debout toute seule, il réussit à maintenir aussi bien l'intérêt que sa dignité dans le rôle d'un homme qui doit quand même beaucoup vieillir d'une partie à l'autre. Quand on sait que l'acteur avait la bougeotte, on souffre un peu pour lui de devoir incarner un homme vieilli précocement, qui s'accomplit dans la vengeance et n'aura sans doute au final pas beaucoup d'autre option que de mourir... Pourtant Gilbert joue essentiellement le film avec ses yeux... Le film est bien plus qu'nue curiosité de toute façon.

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Published by François Massarelli - dans Muet 1922 *