Le premier des deux "films Sud-Américains" des studios Disney trahit un certain nombre de soucis dans lesquels le studio se trouvait après Fantasia: d'un côté, seuls les films-contes (Dumbo, Snow-white) avaient vraiment un potentiel de succès, comme le prouvait le score médiocre de Fantasia, et le manque d'intérêt commercial (pour ne pas dire le manque d'intérêt tout court) de The reluctant dragon; de l'autre, le studio comme tant d'autres compagnies de Hollywood, accusait le coup de la perte du marché Européen... Pendant que le studio achevait la confection de Bambi, la décision de porter un effort important (promotion, public-relations, et visite culturelle) vers l'Amérique du Sud était donc une décision économique avant tout... Qui est pour nous une aubaine, car les films qui vont en résulter sont vraiment intéressants.
Celui-ci, qui ne totalise que 42 minutes, était d'abord destiné à être montré justement dans les pays Sud-Américains, avant d'être sorti aux Etats-Unis en double programme avec une reprise de Dumbo plus tard dans la décennie. On y trouve un mélange curieux mais bien effectué, entre d'une part des prises de vues documentaires (en 16 mm couleurs) de l'expédition des artistes Disney dans les pays visés, une expédition couverte par ailleurs par le documentaire South of the border with Disney, et d'autre part de l'animation: des segments qui peuvent être considérés comme des courts métrages à part entière, liés par une narration légère et d'autres segments animés...
Donald se rend donc au lac Titicaca pour une visite touristique qui le met aux prises avec un lama farceur; une histoire pour tout petits nous conte les aventures de Pedro, le petit avion de la Cordillère des Andes, Goofy effectue un parallèle hilarant entre le Cow-Boy et le gaucho (Evec cet inimitable style faussement didactique qui faisait l'intérêt des courts métrages Goofy, justement), et enfin Donald rencontre Joe Carioca, le perroquet Brésilien, qui s'anime sous nos yeux en ouvrant nos oreilles à la samba. Une compilation, donc, oui, mais la qualité est telle qu'on dépose les armes...