Comme le dit Alexandre Dupré, "Je ne fais pas dans l'utile, je fais dans le romanesque"... Et c'est là tout le problème de ce film!
Car après le succès de Flic ou voyou, Lautner, Belmondo et Audiard ont carte blanche et un budget conséquent: ce dernier point pour la première fois dans la carrière de Lautner, habitué au système D, et aux tournages gracieux à Nice parce que le maire est un copain... Les trois compères s'entendent pour réaliser un film qui sera une fois de plus un mélange entre comédie et espionnage, avec bien sûr accent sur les cascades et le côté bondissant de Jean-Paul Belmondo. Mais il y a deux problèmes insurmontables, qui sont pour beaucoup dans le fait que ce film au titre insupportablement crétin, est un tas de boue sans saveur...
Premièrement, Lautner est habitué à adapter des romans, les trahir certainement, mais il part d'une intrigue, d'une colonne vertébrale, quoi. Ici, il n'y a rien... Ou du moins, un personnage, qui adore se déguiser, tromper son monde, et qui a un problème avec les convenances et l'autorité (et le bon goût, aussi).
Et le deuxième problème, c'est Belmondo: une star avec caprices, et non des moindres: en gros, tout se passe comme si le flm s'était construit uniquement sur la promesse à la star d'une scène qui lui permettrait d'être suspendu à un hélicoptère, au-dessus de Venise, en caleçon à pois avec un haut de forme... j'imagine le jour où Lautner s'est présenté à Alain Poiré avec ce pitch! Bien sûr, Jean Vautrin (sous le pseudonyme de Herman) s'est attelé à un semblant de scénario, mais pour des raisons de décence, je ne vais même pas en parler.
Bref, passez votre chemin, à moins d'avoir envie de voir des personnages se sortir des pires situations en donnant un coup de pied dans les joyeuses d'un personnage qui se met alors à hurler en se tenant les cousines endolories. Surtout qu'à un moment, c'est Philippe Castelli qui se fait torturer ainsi, et s'il est accepté que cet acteur fétiche de Lautner est exécrable en toutes circonstances, il est ici pire que tout.