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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 16:09

Corinne Griffith est une actrice qui a eu sa petite heure de gloire dans les années 20, en particulier grâce à son mari, Walter Morosco : il produisait ses films un peu à la façon de William Randolph Hearst produisant Marion Davies. Miss Griffith n'avait certes pas le talent de cette dernière, mais entre des mains expertes, elle pouvait se révéler une actrice intéressante. En particulier dans ce film...

Toni Lebrun, orpheline Autrichienne recueillie par son oncle et sa tante pâtissiers, ne se voit pas faire des bretzels toute sa vie, et ambitionne de chanter à l'opéra. Elle a même un diplôme authentique, qui lui a ouvert les portes d'un théâtre Viennois... Auquel elle se rend, sans savoir que c'est un établissement un peu plus leste que ses désirs lui font miroiter. Tenu par la solide entremetteuse Mme Bauer (Maude George), on y vient pour voir, plutôt que pour écouter, et Toni ne tarde pas à s'en apercevoir. Tombée dans le piège de M. D'avril (Lowell Sherman), un vil séducteur à la recherche de chair fraîche, elle fuit en compagnie de l'habilleuse Rosa (Louise Dresser), sans savoir que celle-ci est une authentique baronne, qui va l'amener avec elle à Monte-Carlo...

On retrouve dans cette comédie, le canevas d'un conte de fées légèrement détourné, et passé au travers du filtre de la comédie légère, plutôt du genre de celles dans lesquelles évoluait Colleen Moore, que Marion Davies : un certain glamour, plutôt que du slapstick, affleure volontiers dans le film. Il faut dire que les acteurs n'y sont pas pour rien, surtout Lowell Sherman, qui y reprend à peu près son rôle de Way Down East avec une justesse confondante. Mais Lewis Milestone, qui a sans doute conscience de tourner une bluette, laisse poindre assez souvent une certaine ironie, et dirige constamment Corinne Griffith en appuyant sur le côté naïf du personnage. Du coup, le film en bénéficie souvent. Et surtout, le metteur en scène se place en maître du cadre et du champ, en utilisant toutes les ressources de décors mobiles et particulièrement bien rendus.

On est bien sûr bien loin des autres films contemporains du metteur en scène et je pense qu'il fait considérer ce Garden of eden comme une halte bienvenue das la carrière du prodige qu'était Milestone au temps de sa splendeur, entre Two Arabian Knights et The Racket, dont ce film ne possède ni les audaces, ni la verdeur... Au moins il ne manque ni de verve, ni d'énergie, ni de charme.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Comédie 1928 Lewis Milestone **