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2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 18:36

1944 : fatigué de servir un état national-socialiste dans lequel il ne se reconnaît pas politiquement, et dont les crimes l'épouvantent, le Colonel Claus Von Stauffenberg (Tom Cruise) souhaite participer à toute action de résistance qui permettrait de rétablir une Allemagne plus raisonnable. Il trouve un groupe de militaires et de politiciens qui partagent cette défiance face aux SS et aux Nazis, et bientôt, la conspiration prend de l'ampleur...

Pas la peine de se précipiter sur un livre d'histoire pour en savoir plus : cette conspiration parfaitement authentique a bien sûr échoué, et l'ensemble des conspirateurs ont été exécutés entre 1944 et 1945, pendant que les alliés avançaient. S'il joue occasionnellement la carte du suspense, toujours assisté de son excellent monteur John Ottman (l'homme qui a la réputation d'avoir «sauvé» le deuxième long métrage de Singer, The usual Suspects, avant sa sortie), il semble finalement plus s'intéresser à une reconstitution minutieuse, non de l'époque, mais du geste. C'est le même principe du reste que dans Days of the future past, l'un de ses films de la série X-men : recréer une époque à travers des décors, des événements et des costumes, afin de rendre le jeu des acteurs au plus près de l'idée qu'on se fait d'un moment historique. L'avantage de Walkyrie sur les films X-men est de disposer de décors authentiques, qui ont sans doute dû ajouter à la caractérisation...

Le jeu des acteurs est souvent bon, très digne, et confronté à une solide troupe d'acteurs Britanniques (Bill Nighy, Kenneth Branagh, par exemple), Singer semble se mettre au diapason de son interprétation, du moins dans ses deux premiers actes. Tout au plus se permet-il une scène spectaculaire : dans l'intimité du couple Stauffenberg (L'épouse est jouée par Carice Van Houten), l'idée de génie germe dans le cerveau de Tom Cruise par le biais d'un disque qu'il écoute, une interprétation de La chevauchée des Walkyries de Wagner.

Tom Cruise : parlons-en justement... S'il est méconnaissable en quadragénaire posé et déterminé, qui ne prend pas prétexte de n'importe quelle bêtise pour taper dans les meubles, le scientologue reste irritant dans la mesure ou il a été choisi comme étant l'âme du complot, et aussi parce que l'agenda des cinéastes et celui de l'intrigue finissent par se trouver en porte-à-faux : Stauffenberg s'est trompé, s'aveugle, et emporte tout le monde dans sa chute... Tout en restant un phare pour la résistance, du moins c'est ce qu'on dit au spectateur. C'est un peu léger, et une fois de plus il faudrait voir quelle part les élucubrations de L. Ron Hubbard ont joué dans l'élaboration du script...

Et pour finir, cette histoire de résistance est bien belle, mais on demande à en savoir un peu plus : tous ces gens, qu'ils soient des politiques, ou des mirlitaires, ils ont laissé faire, non ? A quel moment la situation devient-elle intenable ? Quand un politicien passe d'un soutien aveugle, à la résistance contre le nazisme, est-il absous de sa participation à des crimes ?

Même romancé, édulcoré, passé à la moulinette des bons sentiments de la Fox, il me semble que le Rommel (Desert Fox) de Henry Hathaway (1951) était plus honnête que ce film ambitieux, mais essentiellement... distrayant.

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Published by François Massarelli - dans Bryan Singer