Le seclet de la Tlompette, indispensable court métrage de Javier Fesser, était une suite apparemment sans queue ni tête (je dis apparemment, car en réalité ce court métrage contient le secret de l'univers) d'anecdotes toutes plus idiotes les unes que les autres, et reliée aussi artificiellement que possible par une narration martiale et aux poutres apparentes... Javier Fesser, fêté dans tous les festivals où il a été amené à montrer son film, a sans doute pensé qu'il serait intéressant de poursuivre l'expérience sur un long métrage. Après tout pourquoi pas?
Ce film est donc à nouveau consacré à une série de teléscopages de destins entre:
...l'héritier timoré d'une fabrique d'hosties, doté d'une épouse non-voyante (ce que lui-même n'a jamais remarqué), les deux étant désireux d'élever des enfants, mais c'est difficile quand on n'a pas encore, à 75 ans passés, compris comment on les fait.
...Un évadé dans des conditions spectaculaires d'une geôle politique tenue par des sadiques dans un pays de l'Est, mais qui heureusement parle l'Espagnol en plus de son Volapuk personnel. Il porte constamment avec lui une bonbonne de gaz, un détail sans doute gratuit mais qui ne manquera pas d'intriguer ceux qui ont vu le court métrage mentionné plus haut.
...Trois extra-terrestres de très petite taille égarés sur notre planète, parce que franchement la nourriture est plus intéressante que chez eux.
Les aléas de tous ces gens nous sont contés par un narrateurs clairement caféïnomane, et c'est peut-être là où le bât blesse, dans ce film survitaminé d'un metteur en scène qui a vu et apprécié les constructions improbables de Jean-Pierre Jeunet, il ne s'arrête jamais. Il faut donc le voir en forme, et être prêt à tout, avec les nerfs solides: la survie de l'humanité en dépend.