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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:50

On va le dire tout de suite: ceci n'est pas Mission Cléopâtre, le plus gros succès de Chabat, le film qui restera probablement au sommet de sa carrière jusqu'à preuve du contraire. La comparaison, par contre, n'est pas idiote: dans cette co-production franco-belge (le générique le souligne avec insistance, ce n'est pas un hasard), le metteur en scène revisite l'oeuvre d'un autre géant du neuvième art, à savoir André Franquin. Mais à distance, contrairement à son adaptation d'Astérix...

Dan Geraldo (Alain Chabat), pur produit du TV System francophone, est mis en demeure de retrouver de l'audience pour son show qui perd de plus en plus de spectateurs: une émission d'aventures dans laquelle le reporter fortement imbu de lui-même promène sa caméra dans des endroits reculés... Ou du moins c'est ce qu'il est supposé faire, car le reportage mythique qui a tout lancé, quinze ans auparavant, était en fait bidonné, ce que Dan est seul à savoir. Sa patronne intransigeante (Aïssa Maïga) le lance donc sur la piste... d'un remake: une nouvelle émission spectaculaire en direct de la Palombie, petit pays d'Amérique du Sud, là où il avait débuté. Donc, un endroit où il n'a jamais mis les pieds...

Il va y rencontrer Pablito (Jamel Debbouze), un petit escroc supposé lui servir de guide, pour entrer en contact avec la redoutable et mythique tribu des Payas. Mais Pablito, pour toutes les arnaques qu'il est capable de tenter, est aussi un ami indécrottable des animaux, et un père (de multiples enfants, qu'il a recueillis) soucieux d'apporter à sa progéniture la preuve de ce qu'il leur répète depuis longtemps: oui, il a bien fait une rencontre inattendue avec le mythique animal Palombien, le marsupilami. Personne ne veut le croire, et s'il y a bien quelque chose qu'il déteste, c'est qu'on le traite de menteur...

Ces deux personnages qui n'ont pas grand chose à faire ensemble vont donc s'unir un peu malgré eux dans une aventure qui va être troublée par un certain nombre de perturbateurs: un scientifique octogénaire (Fred Testot) qui a trouvé le secret de la jouvence et le moyen de laisser libre cours à tous ses fantasmes fascistes, un soldat bas du front (...) amoureux de toutes les armes qui lui permettent d'électrocuter des gens (Patrick Timsit), et un dictateur inutile (Lambert Wilson),  fan de Céline Dion, qui va dans une magnifique et lamentable évasion, sauver la planète habillé d'une robe d'or et d'argent...

Sans rire. Lambert Wilson, on e comprendra aisément, trouve probablement ici le rôle de sa vie.

Et, j'allais oublier, un marsupilami.

La critique et le public n'ont pas été tendre, mais il faut relativiser l'échec d'Alain Chabat: d'une part son film est construit, un impératif chez lui, tout en étant amoindri par un budget conséquent. Il arrive que des moyens considérables aident un film bien sûr, mais il peuvent aussi générer les excès en tous genres. C'est un peu le cas de cette histoire... Ce qui n'enlève rien au doux délire habituel, à ces répliques qui sont toujours dans la marge, à cette tendresse aussi pour l'univers que Chabat adapte: car il aime Franquin, ça se voit. Il a lu et relu Le Nid des Marsupilamis, auquel il fait souvent référence, graphiquement. Et son marsu n'est pas forcément ressemblant au "vrai", on peut l'accepter, dans son comportement du moins. On pourra toujours déplorer un recours un peu trop systématique aux effets numériques, mais je suppose que ça ne servira à rien... On se laisse quand même promener dans cette histoire profondément idiote, à la fantaisie assumée, et dont les délires (Quels qu'ils soient) sont amenés logiquement. ...Dans une histoire entièrement pensée pour le film, dont le marsupilami n'est finalement qu'une sorte d'invité surprise qui se tient assez souvent à distance.

Et Chabat et Jamel Debbouze, ce dernier dans un rôle très différent de ceux auxquels il nous a habitués, sont excellents de bout en bout. Surtout qu'il est à la tête d'un impressionnant bestiaire local: un ara mourant (dont la voix, c'est notable, ressemble beaucoup à celle d'Alain Chabat), un lama sans doute cousin de l'âne Cannabis de Mission Cléopâtre (il s'appelle Ganja), et un tout petit chien, oui, mais avec une gro/et aussi des castors, qui frétillent qui frétillent, regardez comme ils frétillent.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Alain Chabat