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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 09:23

...Et donc, après n'avoir intéressé personne avec La fille de l'eau, et après avoir monté un Nana dispendieux mais sans rencontrer le succès (ce qui s'expliquerait sans doute facilement: il suffit de voir le film), Renoir songeait selon ses propres dires à abandonner le cinéma. Il aurait voulu être Stroheim, il ne le serait pas, donc pourquoi continuer? Avec son épouse Catherine Hessling, ancienne modèle de son père, il a donc décidé de faire ses adieux au médium... en tournant un dernier film! Un court métrage burlesque ou avant-gardiste, à vous de voir, qui mette en scène Catherine Hessling en danseuse court-vêtue...

2028: un explorateur Africain (Johnny Huggins) débarque en aéronef dans la capitale dévastée d'un pays inconnu; il se pose sur une colonne Morris dont sort une jeune femme qui se met à danser. L'explorateur, épaté, décide d'apprendre ce mythique "Charleston" dont le secret s'était perdu...

Le film aurait pu, en quelques minutes, être au moins charmant. IL dure 21 minutes, et c'est un affreux pensum, dans lequel ni la star, ni le metteur en scène, n'ont la moindre idée nouvelle pendant environ les 18 minutes que le court métrage met à se finir. Catherine Hessling, et c'est l'un des secrets de son atrocité, est physiquement à côté, mais ça se voit, elle est aussi parfaitement satisfaite et confiante en sa capacité à danser. Du coup, elle ne s'arrête jamais... Et si Renoir a eu l'intelligence d'engager pour jouer son Africain un danseur noir, on peut quand même se gratter l'occiput pendant un certain moment pour essayer de justifier cette idée qui consiste à montrer Catherine Hessling apprenant le Charleston à un danseur Afro-Américain. Même si ce n'était pas l'intention, ça nous rappelle un peu les critiques musicaux du Figaro d'antan, cités par Boris Vian, qui se plaignaient que les "nègres" (sic) qui jouaient du jazz  ne savaient pas jouer de leurs instruments. Bref: bof.

Le plus rigolo, c'est qu'à l'issue de ce film, Renoir a été engagé pour tourner Marquitta, un film perdu aujourd'hui, selon toute vraisemblance. Hessling n'y jouait pas: dommage.

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Published by François Massarelli - dans Muet Jean Renoir