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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 16:22

Une troupe Russe se produit dans des music-halls Américains; à la faveur d'un accident, le riche playboy Eugene Foster (Lowell Sherman) rencontre la danseuse Vera Narova (Florence Vidor), et par un stratagème, lui fait croire qu'il l'a sauvée dans un accident. Le soir même, il se rend à une représentation de la troupe et à partir de ce moment, ne lâche plus la jeune femme, qui le lui rend bien, poussant son partenaire Norodin (Clive Brook), qui l'aime depuis longtemps, dans ses derniers retranchements...

Ce synopsis ne rend pas justice au film, qui donne dans ce cas l'impression d'être un mélodrame sans aucune saveur, alors que... pour commencer, j'ai utilisé le terme de "stratagème" concernant Foster, qui a plusieurs reprises dans le film tire avantage de la gentillesse des autres pour se faire très bien voir. Mais c'est aussi par un stratagème que Norodin fera changer sa cote auprès de la belle Vera. Et si un mélodrame irait probablement dans deux possibles directions (Soit vers un couple Norodin - Vera, les artistes entre eux, soit vers l'abandon du show business par Vera et son mariage avec Foster, car les meilleures choses ont une fin), elles seraient de toute façon hautement prévisible, alors que la lutte pour le coeur de la jeune femme, dans ce film, laisse le spectateur dans l'expectative jusqu'au bout... C'est donc très bien mené.

Et surtout, Wellman qui sort de westerns (tous perdus), et qui rêve déjà de tourner des films de guerre pour raconter "sa" vérité des combats aériens, ce qu'il fera effectivement, tourne son film à la fois comme une comédie, mais surtout en imposant à ses acteurs d'agir et de jouer, toujours, juste. C'est frappant, comme l'impression qui se dégage de ce film, dans lequel le metteur en scène tente des choses qui n'étaient pas forcément encore du tout venant (un jeu d'ombres remarquables, des truquages inattendus), mais le fait dans un dosage absolument parfait: le juste milieu, en tout, voilà ce qui caractérise le style de William Wellman dans ce film parfaitement découpé, et fort bien interprété. Il n'a pas eu de succès, mais il a quand même valu au bouillonnant et têtu metteur en scène, l'un des dix ou quinze génies de son art, la confiance d'un studio, et donc...

...Wings. Excusez du peu.

 

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Published by François Massarelli - dans 1926 Muet Comédie William Wellman **