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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 17:23

Je me souviens, à la sortie de ce film, de la volée de bois vert critique reçue par ce qui était surtout présenté comme un remake de The shop around the corner! Le film est d'ailleurs explicitement présenté comme adapté du script du film de Lubitsch par Samson Raphaelson, et non de la pièce qui l'avait inspiré (Parfumerie, de Miklos Laszlo). Vingt ans après, il est intéressant de se replonger dans le film, et il n'est évidemment pas du tout question d'oblitérer ou d'oublier le chef d'oeuvre de Lubitsch. Comment pourrait-on, d'ailleurs? ...Mais si le film de Lubitsch était en 1940, aux heures sombres, un moyen idéal de rappeler ce qu'était l'humanité, celui de Nora Ephron joue surtout un rôle assez anecdotique, dans un monde assez tranquille et qui roule tout seul. Pour les protagonistes de 1998, les dangers sont d'ordre économique (perdre son travail, perdre une boutique qui a marché droit pendant plus de quarante années) ou sentimentaux... 

Kathleen Kelly (Meg Ryan) et Joe Fox (Tom Hanks) s'écrivent quotidiennement, depuis qu'ils ont découvert le joyeux monde d'un tout nouveau média, internet; ils s'envoient des e-mails dans l'intimité de leurs demeures respectives, et sont clairement faits l'un pour l'autre, sans savoir qu'ils se connaissent dans la vraie vie: Kathleen tient une petite librairie spécialisée depuis 42 ans, qu'elle tient de sa mère, et qui vend exclusivement des livres pour enfants, et Joe est quant à lui propriétaire du méga-store spécialisé dans la librairie à bas prix qui va ouvrir juste en face. Bref, ils se détestent, et ont toutes les raisons pour. Ils vont ignorer la vérité, jusqu'à ce que...

C'est adorable, finalement. Les acteurs tirent le meilleur parti de cette histoire telle qu'elle est devenue, c'est à dire un conte léger et cotonneux, dans lequel on SAIT que fatalement, ils finiront par vivre ensemble, être heureux et avoir probablement beaucoup d'enfants. Dans ce monde pré-onze septembre, c'est tout le bonheur qu'on leur souhaite... Mais le film agit aussi de façon involontaire, comme capsule temporelle justement: voilà à qui ressemblait le New York d'avant Internet, d'avant le 11 septembre, d'avant l'incertitude, d'avant la crise, d'avant Bush et d'avant Trump. Et voilà un Tom Hanks quadragénaire, une meg Ryan à l'époque où on pouvait la considérer comme une star, et un grand nombre d'acteurs 'qui montaient', parmi lesquels Greg Kinnear, Steve Zahn, Parker Posey, Michael Baladucco, et d'autres. Beaucoup d'entre eux ont fait une jolie carrière depuis...

Bref, si vous n'aimez pas les films dans lesquels tout est suspendu à un geste qui trahira l'affection, à un baiser qui ne viendra que dans la dernière minute, les sentiments assumés, passez votre chemin; pour le reste, y compris si vous êtes comme moi un fan de Lubitsch, de James Stewart et de Margaret Sullavan, eh bien... Vous pouvez y aller.

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Published by François Massarelli - dans Comédie