Rarement mentionné dans les filmographies, ce court métrage est un peu étonnant, de la part de Weber qui nous a souvent montré des univers plus proches du XXe siècle: From Death to Life est en effet situé dans une Grèce antique qui aurait tout aussi bien pu être Rome. Elle joue le rôle de la femme d'un inventeur de génie, Aratus (Smalley), qu'elle aime, et dont elle respecte le travail. Il est en train d'expérimenter un produit qui change la chair vivante en pierre, et l'expérience va mal tourner...
On est partagé bien sûr: s'il est un domaine qui est meurtrier pour le cinéma des origines, c'est la tentation du film en costumes, qu'ils soient grecs ou romains importe peu. Ces personnages en jupettes, qui sont incapables de demander du sel à table sans prendre la pose, font bien du mal aux films... Mais dans cette histoire (qui se développe évidemment avec un incident qui change l'épouse aimée en pierre), la réalisatrice a développé un thème déjà vu (On the brink) et qui reviendra souvent (Fine feathers, Too wise wives) chez elle: les femmes sont parfois négligées par les hommes qu'elles aiment, au point de devenir invisibles (Too wise wives), ou même de manquer de mourir par manque d'intérêt (On the brink). Ici, l'épouse d'Aratus tente de communiquer avec son mari, en lui amenant une fleur... dont il se saisit sans précaution, pour en faire un objet d'expérience!
L'ironie sous-jacente est légère, mais bien présente: Lois Weber, qui leur taille un costard particulièrement acide dans How men propose, a la dent dure, mais elle fera mieux. Notamment, le côté statique de cet exercice antique en fait un film mineur.